Doug Ford en meilleure posture après la session d’automne
Radio-Canada
Soyons francs : Doug Ford a presque été élu par défaut, grâce à la déconfiture des libéraux de Kathleen Wynne. Sa promesse phare en 2018... la bière à 1 $.
De dire que l’ancien conseiller municipal de Toronto était inexpérimenté face au défi qui l’attendait est un euphémisme. Mais ce n’est plus le même Doug Ford qui se présentera devant les Ontariens en 2022.
Son ancienne stratège Melissa Lantsman, aujourd’hui députée à Ottawa, résumait ainsi le style bouillant du chef en début de mandat : Doug Ford n’était pas seulement un taureau dans un magasin de porcelaine, mais un taureau qui amenait partout avec lui son propre magasin de porcelaine.
La pandémie l’a transformé. Il est mieux entouré et conseillé. Le remplacement de son tout aussi bouillant chef de cabinet, Dean French, a été un moment décisif.
Sa gestion de la troisième vague de la COVID-19 a certes été catastrophique. Doug Ford a dû disparaître pour laisser la poussière retomber. La session parlementaire d’automne était une occasion pour lui de redorer son image et jeter les bases de sa stratégie de réélection. Son équipe vous dira qu’il a réussi son pari.
Si l'on compare la situation en Ontario à d’autres endroits, la quatrième vague a été bien maîtrisée en Ontario. Doug Ford a renoncé à son aversion pour le passeport vaccinal et repoussé plusieurs assouplissements.
Contrairement au chef fédéral Erin O’Toole, M. Ford n’a pas hésité à sévir contre les membres non vaccinés de son caucus. Deux députés, Rick Nicholls, puis Lindsay Park, ont été exclus. Son refus d’imposer la vaccination obligatoire des travailleurs de la santé lui a valu des critiques, mais au final, il n’a pas eu à reculer. Même l’opposition a lâché le morceau.
La hausse des infections dans les écoles et le variant Omicron pourraient brouiller les cartes et le gouvernement tarde parfois à écouter ses conseillers scientifiques. Mais le premier ministre Ford n’improvise plus constamment comme au printemps. En juin, Angus Reid évaluait le taux d'approbation de son gouvernement à 22 %. Il se situait récemment à 50 %, selon la firme Maru.
Contrairement à François Legault, qui est toujours embarrassé par des révélations sur l’hécatombe dans les foyers pour aînés du Québec, Doug Ford a redirigé l’attention en adoptant sa réforme du secteur des soins de longue durée, qui a été somme toute bien accueillie.