Deux tombes seront ouvertes dans la communauté innue de Pessamit
Radio-Canada
Les tombes de deux bambins d’un mois et de quatre mois de la communauté innue de Pessamit seront exhumées à la demande des familles en quête de réponse.
Il s’agit d’une première depuis l’adoption, en 2021, d’une loi facilitant les démarches des familles autochtones qui ont perdu un enfant à la suite d’une évacuation médicale ou d’une hospitalisation loin de leur communauté.
Les deux enfants seraient morts dans les années 1970 à la suite de complications liées à la coqueluche. D’après le jugement de la Cour supérieure, les familles n’ont pas eu l’occasion à aucun moment entre le décès et l’enterrement d'ouvrir le cercueil de leur enfant.
Le jugement fait également référence à l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées (ENFFADA) qui met en lumière des cas de décès et de disparitions d’enfants autochtones dans des circonstances inconnues de leur famille après qu’ils aient été admis dans un établissement de santé et de services sociaux entre les années 1950 et 1980.
Cette enquête révèle que les nombreux témoignages ont permis de conclure que le lien de confiance envers les autorités a été rompu.
Laissées dans le doute et la méfiance, alors que les dossiers médicaux, les rapports d’autopsie et les rapports du coroner sont inexistants ou incomplets, les deux familles jugent que l’exhumation des corps est nécessaire.
La Cour supérieure conclut dans les deux décisions rendues dans les derniers jours que la demande des familles est fondée, somme toute, sur une recherche de vérité, de justice et de guérison.
L’exhumation sera effectuée par le Coroner en chef, avec la collaboration du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale et par l’entreprise Les Jardins Commémoratifs Saint-Germain.
Des tests ADN seront effectués afin de déterminer si les corps inhumés sont véritablement ceux de deux bambins.