Des travailleurs autonomes se sentent délaissés par Ottawa
TVA Nouvelles
Délais trop longs, vérifications exagérées, appels secs... Des travailleurs autonomes québécois qui demandent l’aide fédérale d’urgence se disent victimes d’excès de zèle de l’Agence du revenu du Canada (ARC).
« On a des agents qui veulent voir nos comptes un an en arrière. On en a même eu qui ont demandé trois ans en arrière, ce qui n’a aucun rapport », lance Caroline Bédard, PDG de Travailleurs Autonomes Québec (TAQ).
Consultants, adjoints virtuels, agents de voyage... Plus d’un demi-million de Québécois font partie des travailleurs autonomes, qui génèrent des revenus annuels bruts de plus de 30 milliards de dollars, souligne-t-elle.
Or, ces derniers jours, plusieurs d’entre eux ont dénoncé au Journal la façon dont leur demande a été traitée par l’ARC.
À Sainte-Adèle, dans la MRC des Pays-d’en-Haut, Émilie Gervais dit s’être fait couper ses prestations, même si ses comptables sont sûrs qu’elle y a droit.
« Un matin, j’ai voulu faire ma demande de Prestation canadienne de la relance économique, et j’étais bloquée pour vérification », soupire celle qui attend de voir la lumière au bout du tunnel dans son salon de bronzage.
« Il y a un méchant problème. On m’a débloqué, puis des mois plus tard, on m’a encore bloqué », a regretté un consultant excédé préférant taire son identité.
Au Journal, une autre personne qui attend sa PCRE, et qui a aussi refusé d’être nommée, a même soutenu avoir été déclarée « décédée » à tort par l’Agence.
Jointe par Le Journal, l’ARC s’est défendue en disant faire des vérifications pour éviter les demandes frauduleuses, ce qui peut retarder parfois le processus d’approbation.
Il n’est plus nécessaire de recourir à des ouvriers de sept métiers différents pour changer une porte dans une école, se réjouit le ministre Jean Boulet, qui n’anticipe pas de grogne sur les chantiers après sa réforme de la construction. Mais déjà, les opérateurs de machinerie lourde sont «en colère».