Des « refuges climatiques » pour préserver la biodiversité des Rocheuses
Radio-Canada
Vagues de chaleur en été, hivers plus doux, couverts de neige en déclin : les montagnes Rocheuses canadiennes et leurs parcs nationaux sont frappés de plein fouet par les changements climatiques. Des biologistes proposent la désignation de « zones refuges » pour en préserver la biodiversité.
L’hiver frappe déjà aux portes du parc national Banff. La neige qui tombe en abondance le long de la promenade des glaciers ne suffit cependant pas à masquer les conséquences du dôme de chaleur qui a frappé le nord-ouest de l’Amérique du Nord à la fin du mois de juin.
Cofondateur de l’initiative Yellowstone to Yukon et militant pour la conservation, Harvey Locke a rarement vu le niveau la rivière Bow aussi bas. La fonte de neige créée par le dôme de chaleur cet été a diminué la quantité de neige dans les montagnes. C’est cela, notre avenir partout et tout le temps dans cette zone, explique-t-il.
Une fonte plus rapide et des précipitations plus abondantes au printemps contribuent à déséquilibrer le débit des rivières. Celui-ci est plus important au printemps, mais diminue plus rapidement à mesure que l’été fait place à l’automne. L’accumulation de neige en hiver est également plus faible.
Cela veut dire que l’écosystème doit s’adapter à des conditions plus chaudes et plus sèches, ajoute le professeur au département de géographie et d’environnement de l’Université de Lethbridge Stefan Kienzle. Avec d’autres chercheurs, il a créé une carte interactive des changements climatiques en Alberta. Celle-ci montre notamment que les épisodes de froids extrêmes sont beaucoup plus rares qu’avant dans les Rocheuses albertaines.
On voit vraiment les conséquences ici [...] C’est une instabilité profonde qui déstabilise les écosystèmes, qui déstabilise la synchronisation des animaux dans leurs migrations, explique Harvey Locke.
Plusieurs biologistes croient donc que les mesures de conservation doivent se concentrer sur ce qu’ils appellent des refuges climatiques. Ce sont des zones où la progression des changements climatiques serait plus lente.