De nombreuses personnalités réclament le changement du nom de l’Université de Moncton
Radio-Canada
Le recteur de l’Université de Moncton affirmait la semaine dernière qu’il ne constatait pas de « consensus » au sujet d’un éventuel changement de nom du plus important établissement d’enseignement supérieur francophone du Nouveau-Brunswick.
La communauté a répondu à cet appel à la mobilisation en lui faisant parvenir une pétition signée par plus de 850 personnes appuyant l'attribution d'un nouveau nom à l’Université de Moncton.
Le débat sur le nom de l’université revient de façon cyclique. Le mois dernier, Jean-Marie Nadeau, militant acadien de longue date, l’a relancé dans un essai publié par Le Moniteur acadien (Nouvelle fenêtre). Il estime qu’il est aberrant que l’une des institutions phares de l’Acadie porte le nom de Robert Monckton.
La ville de Moncton a été nommée d'après Robert Monckton (1726-1782), administrateur colonial et colonel de l’armée britannique qui a joué un rôle actif dans l’emprisonnement et la déportation de milliers d’Acadiens.
J'aime définir l'Acadie de manière positive, et quand on traîne le nom de Monckton dans le nom de notre université acadienne au Nouveau-Brunswick, quant à moi, c'est perpétuer l'aplaventrisme, l'horreur, l'inacceptable, déclarait Jean-Marie Nadeau lors d’une entrevue avec Radio-Canada Acadie le 9 février.
La missive qui vient d’être envoyée aux dirigeants de l’Université de Moncton est accompagnée d’une pétition de quelque 850 noms. Ce sont des personnalités provenant de diverses sphères d’activité, dont le milieu de l’enseignement, de la politique, de la culture et des affaires.
On y lit entre autres les noms de députés actuels du Nouveau-Brunswick, comme Francine Landry, Isabelle Thériault, Kevin Arseneau et Robert Gauvin; des députés fédéraux Serge Cormier et René Arseneault; ceux des anciens ministres Bernard Richard, Bernard Thériault, Jean-Paul Savoie et Wilfred Roussel. Le chef de Pabineau, Terry Richardson, et les maires Jean-Pierre Ouellette, de Haut-Madawaska, et Denis Losier, de Tracadie, l’ont également signée.
Bernard Richard, qui est aussi un ancien ombudsman du Nouveau-Brunswick, estime que le contexte actuel est propice au changement de nom de l’Université de Moncton.
Pour moi, ce serait un geste d’affirmation de fierté, de libération en quelque sorte aussi, et ça arrive dans un contexte nord-américain de rejet de personnalités qui ont joué des rôles plus ou moins racistes, violents, dans l’histoire de notre région. Puis, pour moi, c’est plutôt l’aspect positif, moins pour rejeter l’histoire, on ne peut pas changer l’histoire, mais on peut s’affirmer et regarder vers l’avenir, explique Bernard Richard au cours d’une entrevue accordée lundi à l’émission La matinale, d’ICI Acadie.