Déneigeur en taule pour avoir volé et fraudé des clients
TVA Nouvelles
Un déneigeur en difficultés financières a écopé vendredi de 39 mois de pénitencier pour recel d’équipements qui appartenaient notamment à la Ville de Montréal et dont il se servait afin d’effectuer des contrats publics auprès de la Ville elle-même.
Tracteurs John Deere, tondeuses, balais de rue, cabines de tracteur : les policiers ont saisi chez Daniel Brault, à l’automne 2019, plus d’une quinzaine de pièces de machinerie volées valant 425 000 $ dont les numéros de série avaient été altérés.
Le président des Entreprises Daniel et fils, à Repentigny, a pris le chemin du pénitencier sans dire un mot. Il avait plaidé coupable en juin au palais de justice de Saint-Jérôme à une kyrielle d’accusations, dont vol, fraudes et recel.
Brault savait que certains équipements volés appartenaient à des clients pour lesquels il faisait des contrats obtenus par appel d’offres, indique le résumé des faits.
Certaines machineries avaient même encore leurs collants à l’effigie de la Ville de Montréal, selon nos informations.
Son entreprise était un joueur majeur en entretien paysager et déneigement sur la Rive-Nord.
Le trentenaire a reconnu que les difficultés financières se sont accumulées, ce qui l’a poussé à user de stratagèmes illégaux pour sauver cet héritage familial, l’avenir de ses employés, et afin de rester concurrentiel dans le milieu.
Les policiers ont également retrouvé sur son terrain des véhicules qu’il avait pourtant déclarés volés deux ans plus tôt aux autorités. Il avait même été indemnisé par sa compagnie d’assurance pour un montant frôlant les 275 000 $.
Parallèlement, une enquête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) a permis de montrer que Brault a utilisé l’identité d’un de ses employés pour produire de faux documents dans le but de remporter des appels d’offres auprès des Centres intégrés de santé et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal et des Laurentides.
Il n’est plus nécessaire de recourir à des ouvriers de sept métiers différents pour changer une porte dans une école, se réjouit le ministre Jean Boulet, qui n’anticipe pas de grogne sur les chantiers après sa réforme de la construction. Mais déjà, les opérateurs de machinerie lourde sont «en colère».