Déception à la suite de l’annonce du nouveau moratoire sur la pêche de la morue
Radio-Canada
L’Association des pêcheurs de la Basse-Côte-Nord dénonce le manque de communication et de compensation du gouvernement à la suite de l’annonce du nouveau moratoire sur la pêche commerciale de la morue dans le nord du golfe du Saint-Laurent.
Le ministère des Pêches et des Océans a annoncé lundi l’interdiction, pour un an, de la pêche commerciale de la morue dans l’objectif de protéger la ressource. Le plan de gestion est conçu en vue de permettre aux jeunes poissons des secteurs de l’est de Pointe-des-Monts, en passant par toute l’étendue d’eau qui entoure l’île d’Anticosti, jusqu’à Blanc-Sablon et en descendant par la côte ouest de Terre-Neuve, d’atteindre la maturité.
Par le fait même, le moratoire devrait donner l’occasion au stock de morue du nord du golfe de se reconstituer. À l’heure actuelle, d’après les données fournies par le ministère des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, la quantité de morue du nord du golfe se trouve à 10 % de son point de référence limite. Il s’agit de l'état le plus préoccupant dans l’ensemble des stocks de morues du Canada atlantique d’après le Ministère.
Pour sa part, la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Joyce Murray, indique qu’il s’agit d’une décision difficile. Je reconnais que cette fermeture commerciale posera des défis économiques à de nombreux pêcheurs, et qu'elle surviendra à un moment difficile pour les gens de Terre-Neuve-et-Labrador et du Québec, explique-t-elle dans un communiqué de presse.
Environ 180 pêcheurs de poissons de fond sont touchés par cette annonce. Selon M. Nadeau, ils seraient toutefois entre 55 et 75 personnes à pratiquer activement la pêche commerciale de la morue.
Il ajoute que ceux qui subiront davantage les conséquences du moratoire sont les pêcheurs de la Basse-Côte-Nord, entre autres à Blanc-Sablon. M. Nadeau rappelle l’importance de la morue pour ces gens. La morue est importante dans la culture. Dans la diète de ces gens-là, c’est aussi un moyen d’assurer quelques semaines de salaire et il s’agit d’un revenu complémentaire non négligeable, explique le président de l’Association des pêcheurs de la Basse-Côte, Paul Nadeau.
L’une des choses que le président dénonce est le moment choisi pour faire l’annonce de cette interdiction. Faire une annonce comme ça, le 4 juillet, c’est un peu un manque de respect pour l’industrie. Normalement, la saison de pêche est du 5 juillet au 5 août environ. C’est inacceptable de faire une annonce aussi tardive, déclare-t-il
Il déplore également le manque de compensation pour les pêcheurs. On a du flétan de l’Atlantique en surabondance et aucune augmentation du quota n’a été octroyée en 2022. Si ça avait été fait, ça aurait pu aider les pêcheurs de poissons de fond qui attrapent la morue, à compenser en quelque sorte la perte de cette pêche, indique M. Nadeau.
Pour de nombreux pêcheurs qui dépendent de la pêche à la morue, savoir que la pêche récréative est pour sa part maintenue est une véritable déception.