Critique de «Malartic»: une mine de destruction massive

Dans Malartic, le documentariste Nicolas Paquet poursuit son travail débuté dans La règle d’or et le constat est accablant à plus d’un titre. 

Si vous n’avez pas vu La règle d’or, dans lequel le cinéaste chroniquait le déplacement des maisons de Malartic en raison de la reprise des activités minières, pas de problème, Nicolas Paquet effectue un rappel fort à propos dès le début de son nouveau documentaire qui avait été présenté aux Rendez-vous Québec Cinéma il y a quelques mois.

Il y interroge de nouveau des résidents, tente en vain d’obtenir des entrevues avec des représentants de la compagnie Canadian Malartic Mine ou avec le maire. Il sillonne les rues, filme les nombreux commerces fermés, les pancartes à louer, les graffitis – «I’m hungry» («J’ai faim») –, le trou béant de la mine et la montagne artificielle de déchets miniers qui la surplombe. La misère et le tissu social qui s’effrite.

Il y a les problèmes aussi. Les explosions constantes – deux par jour –, les nuages toxiques, les avis de non-conformité... les citoyens qui se plaignent sans que la compagnie daigne leur répondre. Les injonctions, le jugement, les mesures gouvernementales qui infirment les décisions de justice. Nicolas Paquet cite des chiffres qui font peur. Les profits gigantesques – des milliards –, la mine rachetée pour une bouchée de pain, les tonnes de déchets, la tonne d’or.