Crime organisé: l’ex-leader des Rock Machine, Frédéric Faucher, qui a commandé six meurtres au tueur à gages Gérald Gallant durant la guerre des motards, reçoit des éloges
Le Journal de Montréal
Un ancien leader des Rock Machine qui a commandé une demi-douzaine de meurtres au tueur à gages Gérald Gallant, durant la guerre sanglante que leur gang a livrée aux Hells Angels, vient de recevoir une récompense et les éloges des autorités fédérales pour sa réhabilitation.
C’est ce que notre Bureau d’enquête a pu constater dans une décision rendue lundi dernier par la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) au sujet du motard qui a longtemps inspiré la crainte des Hells, Frédéric Faucher.
Maintenant âgé de 55 ans, Faucher vient de recevoir une permission spéciale de la CLCC, sous la recommandation du Service correctionnel fédéral, pour partir en voyage à l’extérieur du pays en compagnie d’un ou de plusieurs de ses proches.
Celui qu’on appelait simplement «Fred» dans le monde interlope n’avait pas le droit de sortir du pays, lui qui écoule à domicile les derniers mois d’une peine totalisant 23 ans d’incarcération qu’il a écopée en 2012 pour les meurtres qu’il a complotés à l’époque de la guerre des motards.
Faucher avait été dénoncé par Gérald Gallant qui, devenu délateur, a incriminé tous ses employeurs et complices.
La CLCC a souligné que Faucher mérite cette permission puisqu’il fait preuve d’un comportement sans reproche au sein de la société et qu’il prône dorénavant «le respect des lois» depuis qu’elle lui a octroyé sa libération conditionnelle, il y a huit ans.
«Malgré une criminalité d’envergure dans le passé, vous avez su tourner le dos à votre ancienne vie et à vos fréquentations. Vous vous êtes rebâti une vie positive et constructive», écrivent les commissaires dans leur décision, en ajoutant que la peine de Faucher viendra à échéance au mois de mai prochain.
Faucher est celui-là même avec qui le leader déchu des Hells Angels, Maurice «Mom» Boucher, avait négocié une trêve à la guerre des motards qui a fait plus de 160 morts au Québec, à l’automne 2000. Ils s’étaient d’abord rencontrés au palais de justice de Québec avant d’enterrer la hache de guerre dans un restaurant à Montréal.
Faucher s’est notamment avoué coupable d’avoir participé à pas moins de sept attentats à la bombe aux dépens de ses anciens rivaux.
