Ces vétérans qui n’iront nulle part
Radio-Canada
Martin St-Louis, comme ça lui arrive à l’occasion, a laissé tomber une perle linguistique samedi soir, même si l’on doute que l’ayatollah radio-canadien approuve l’expression.
Il faut que tu joues la main qui t’est brassée, a lancé l’entraîneur du Canadien dans une adaptation littérale et spectaculaire d’une expression anglophone.
Faire contre mauvaise fortune bon cœur en somme, le patron référant alors à la victoire de son équipe contre les Maple Leafs en dépit du fait que deux attaquants se soient blessés en première période et que l’entraîneur des défenseurs, Luke Richardson, ait dû demeurer à la maison pour se soumettre au protocole de la COVID.
Si St-Louis a visé juste concernant le match, il aurait très bien pu parler de l’ensemble de l’équipe en utilisant cette même expression. Le Québécois a hérité d’une équipe en pleine saison. Une équipe en lambeaux qui, visiblement, n’était plus très réceptive aux enseignements de son prédécesseur.
Le jour et la nuit, entre les deux régimes pour citer Jake Allen, la dernière d’une longue série de citations du genre.
Enfin, tout ça pour dire qu’il doit jouer les cartes qu’il a en main. Son jeu changera considérablement dans les prochains mois, particulièrement en défense.
Ben Chiarot est parti, Jeff Petry a un pied dans la porte et de ce quatuor (avec Shea Weber) qui terrorisait les attaques adverses pendant les séries l’an dernier, il ne restera que Joel Edmundson.
La défense se modernisera pour emprunter un terme cher à la nouvelle direction du Tricolore. Une défense que l’on peut imaginer plus agile, plus rapide, autant sur patins que dans l’exécution. Pensez à Jordan Harris, nouveau membre de l’organisation, Justin Barron, Kaiden Guhle. Ils ne perceront pas tous la formation dès l’an prochain, du moins, on le souhaite au CH, mais la tendance est assez claire.
Dans ce joli paysage, David Savard détonne un brin. Le monsieur en impose physiquement, mais n’est pas nécessairement le plus rapide. Taillé dans le moule des bons vieux défenseurs pénibles à affronter, il n’affiche pas toujours sa robustesse non plus. Il vient au 8e rang cette saison pour le nombre de mises en échec données par tranches de 60 minutes de jeu.