Ces drags autochtones qui défrichent les chemins de l’identité
Radio-Canada
Les sentiments antidrags n'empêchent pas certains artistes autochtones de représenter les identités queers qu'ils n'ont jamais pu avoir plus jeunes.
Se pavaner sur scène avec des talons aiguilles de taille 12 peut sembler impossible pour beaucoup de gens. Cependant, pour les drag queens autochtones comme Chelazon Leroux, qui est dénée et bispirituelle, se tenir en équilibre sur des talons hauts n'est pas la partie la plus difficile du travail.
En effet, les artistes comme elle doivent naviguer parmi leurs identités à des endroits où ils ne sont pas toujours acceptés ou compris.
[Durant une activité de la Fierté], j'ai réalisé cette performance intitulée Fall in Line, une chanson de Christina Aguilera et Demi Lovato à laquelle j'ai ajouté une référence au phénomène des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées, a confié Chelazon Lerouz à l'animatrice Rosanna Deerchild de l’émission Unreserved, diffusée sur CBC Radio One.
« Les gens n'avaient aucune idée de ce que c'était. Ils se sont dit : "Pourquoi y a-t-il une empreinte de main sur ton visage?" »
À cette méconnaissance s’ajoute une remontée du sentiment anti-LGBTQ et antidrag qui a créé un environnement difficile et parfois effrayant pour les artistes autochtones de la scène drag.
Malgré les obstacles, ceux-ci choisissent de prendre leur place et de représenter les identités autochtones queers qu'ils n'ont jamais pu avoir lorsqu'ils étaient jeunes.
La scène drag a été mise en vedette dans la culture pop après le lancement de l'émission RuPaul's Drag Race, en 2009.
Aujourd'hui, le public peut assister à des spectacles allant du show le plus torride de fin de soirée à des brunchs de drags remplis de musique, en passant par des activités plus familiales de contes dans les bibliothèques et dans les librairies.