Avec mes enfants face aux images insoutenables de l’Ukraine
Radio-Canada
Immeubles éventrés ou en feu, débris dispersés sur les places publiques, des véhicules calcinés, des blessés ensanglantés, et bien davantage. Ces sinistres images de l’Ukraine d’aujourd’hui défilent à longueur de journée sous mes yeux et ceux de mes enfants.
Depuis des semaines que la Russie déploie son armée, ses chars d'assaut, ses missiles et ses bombes, mes jeunes adolescents ajoutent leurs questions aux miennes.
Je n’ai pas besoin de leur raconter ces choses. Ils les voient eux-mêmes sur leurs téléphones intelligents et à la télévision. Ils en parlent avec d’autres et reviennent à la maison les têtes bien chargées. Difficile de ne pas aborder le sujet en épargnant les détails.
Papa, qu’est-ce que c’est que cette histoire?, me demande l’un. Poutine est-il normal?, me lance le suivant. La Russie est-elle vraiment membre de l’ONU?, s’interroge un autre.
De l’étonnement, nous passons à l’exaspération, de la sympathie au désespoir, tant nous ne voyons pas d’issue à ce drame qui s’égrène sous nos yeux.
Nous avons tenté de formuler notre petite théorie sur la guerre. Malgré des arguments entendus, celle que la Russie livre à l’Ukraine ne nous semble ni juste, ni justifiable dans le concert des nations.
Nous la voyons comme bien d’autres que l’histoire nous a racontées. Les guerres d’Alexandre le Grand, de Napoléon, d’Hitler… tout aussi assoiffés de conquête, les uns comme les autres.
Comment ces chefs de guerre réussissent-ils à pousser leur armée et leur peuple à embarquer dans des entreprises de destruction d’autres peuples?, me demande-t-on encore.
Je réponds que souvent, ces leaders sont charismatiques, ils vendent leurs convictions, font croire que les autres sont leurs ennemis et affinent leur stratégie pour réussir.