
Après deux mois de guerre, le Soudan s’enfonce dans la crise
Radio-Canada
La guerre entre généraux rivaux entre jeudi dans son troisième mois sans aucune issue en vue au Soudan, où des avions ont bombardé pour la première fois une ville du sud du pays et où l'armée régulière a accusé les paramilitaires d'avoir « enlevé et assassiné » un gouverneur au Darfour.
L'armée de l'air a mené des frappes aériennes pour la première fois sur El-Obeid, une ville à 350 kilomètres au sud de la capitale Khartoum, qui est encerclée par les forces paramilitaires depuis le début des combats, ont raconté à l'AFP plusieurs témoins.
Parallèlement, l'armée soudanaise a accusé mercredi les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) d'avoir enlevé et assassiné le gouverneur de l'État du Darfour-Ouest, Khamis Abdallah Abakar, qualifiant les faits d'acte brutal.
Cet assassinat présumé signifie que les Forces de soutien rapide ont ajouté une nouvelle ligne à leur liste de crimes barbares commis contre l'ensemble du peuple soudanais, a déclaré l'armée sur Facebook.
La mort du gouverneur n'a pu être confirmée de source indépendante par l'AFP.
Les combats, qui ont commencé le 15 avril, se sont jusqu'à présent essentiellement concentrés à Khartoum, la capitale de cinq millions d'habitants, et dans la vaste région du Darfour, dans l'Ouest.
Cette guerre entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 1800 morts selon l'ONG ACLED.
Plus de 2,2 millions de personnes ont fui leurs domiciles à travers le pays, dont plus d'un million ont quitté la capitale Khartoum, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Plus de 528 000 de ces déplacés se sont réfugiés dans les pays voisins, a indiqué cette agence des Nations unies.
Les civils qui n'ont pas fui n'ont plus ni nourriture, ni eau, ni médicaments, raconte à l'AFP un habitant de Khartoum, Ahmed Taha.
