Amour et différence : l’amour et le sexe chez les personnes en situation de handicap
Radio-Canada
Le documentaire Amour et différence, diffusé samedi soir sur ICI Télé, aborde sans détour les notions d’amour et de sexualité chez les personnes en situation de handicap physique ou intellectuel. Un film touchant qui met en lumière les besoins essentiels de l’être humain, quelle que soit sa différence.
Le plus grand défi [pour ces gens], c’est vraiment d’être vu comme un être humain avant d’être vu comme la personne handicapée ou avec une déficience, explique d’entrée de jeu le réalisateur Helgi Piccinin. Dans la dernière décennie, le cinéaste a réalisé 10 documentaires qui s’intéressent aux parcours atypiques et à la différence au sens large.
Son dernier long métrage plonge avec les coudées franches dans un univers dont on entend très rarement parler; un exercice essentiel selon le réalisateur.
J’ai senti une envie de briser les tabous, de se dévoiler complètement et de dire "on existe, on a envie d’aimer et d’être aimé, on a envie de toucher et d’être touché, on a des organes génitaux comme tout le monde, malgré notre handicap", explique-t-il.
Idéalement, Helgi Piccinin aimerait que son film se promène dans les circuits académiques, afin d’aider à former les prochaines générations de spécialistes qui aideront les personnes avec des différences.
Amour et différence met en scène trois protagonistes : Marie Lee, 30 ans, qui est née avec une différence intellectuelle; Élisanne, 30 ans, une femme quadriplégique atteinte de paralysie cérébrale et François, 54 ans, qui vit avec la sclérose en plaques depuis l’âge de 20 ans.
On les suit dans leur quotidien, alors qu’il et elles témoignent des difficultés qui les guettent à chaque détour, tant au niveau relationnel que professionnel.
Le documentaire compte également sur une dizaine d’autres intervenants et intervenantes qui témoignent à l’écran sans que leur nom ou leur handicap ne soit mentionné; une façon de voir l’humain avant la différence. J’avais envie d’avoir ce que j’appelle le personnage choral, qui répond un peu en chœur à la thématique du film, explique Helgi Piccinin.
Je trouvais ça beau de ne pas étiqueter les gens avec "je suis autiste, je suis trisomique, je suis ci, je suis ça”. Dans cette communauté-là, il y a une grande diversité de personnes. C’est probablement la minorité dans laquelle il y a la plus grande diversité.