Allié du Canada, le roi de Jordanie dispose d’investissements immobiliers secrets
Radio-Canada
Le roi de Jordanie, pays ayant reçu près de 950 M$ d’aide financière du Canada depuis 2002, dispose de plus de 134 M$ en propriétés privées de luxe achetées secrètement à l’aide de sociétés-écrans, selon une nouvelle fuite de documents financiers.
Le roi Abdullah II a effectué la plupart de ces achats depuis 2011, tandis que son pays était le théâtre de vives tensions en raison de la vague de manifestations du printemps arabe et de remous économiques.
La fuite, baptisée Pandora Papers, permet non seulement de dévoiler que le roi Abdullah II, dont le pays dépend de l’aide internationale, a acheté 14 propriétés - dont un manoir de sept chambres à coucher valant 42,5 M$ US près de Los Angeles - mais que ses représentants ont déployé d’importants efforts pour camoufler ses investissements immobiliers à l’étranger.
Les Pandora Papers contiennent près de 12 millions de documents, provenant de 14 firmes qui proposent des services d’incorporation outre-mer, et offrent un regard inédit sur les stratagèmes dont bénéficient les riches et les puissants pour éviter de payer des impôts et cacher leurs avoirs. Ces documents ont été obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), dont Radio-Canada est partenaire.
Selon ces documents, des employés de la firme Aléman, Cordero, Galidon & Lee, basée au Panama et mieux connue sous le nom d’Alcogal, ont omis de déclarer que des entreprises appartenant au roi Abdullah II étaient liées à une personnalité politique, alors que les lois locales les obligent à le faire, rapporte l’ICIJ.
Un avocat représentant le monarque jordanien a exigé qu’Alcogal prenne des mesures extraordinaires pour cacher l’identité du roi dans ces documents, demandant entre autres à la firme de les conserver seulement en copie papier. L’avocat a aussi demandé à Alcogal d’enregistrer une de ces entreprises à son nom plutôt qu’à celui du roi. L’ICIJ n’a pas pu déterminer si ces directives ont été suivies.
Dans des courriels internes à propos de ces entreprises obtenus par l’ICIJ, le nom du roi est remplacé par vous savez qui.