
Acura ADX 2025 : le sauveur?
Le Journal de Montréal
C’était en 1997. À la demande des consommateurs, Acura Canada avait choisi de lancer une version endimanchée de la Civic (la 1.6 EL) : plus accessible et plus distinctive que la populaire compacte de Honda. Cette voiture a connu un grand succès chez nous, bien que les Américains n’y croyaient guère. Or, après deux générations de la EL et après la CSX (qui leur a succédé), nos voisins du Sud ont mordu à l’hameçon.
C’est donc avec l'ILX qu’Acura a plongé dans le marché de la berline compacte à l’échelle nord-américaine. Une voiture lancée alors que l’Integra berline avait disparu depuis déjà longtemps et qui, par sa ligne distinctive et ses versions luxueuses, allait rejoindre une clientèle ne faisant pas de lien direct avec la Civic. Aujourd’hui, c’est l’Integra qui joue ce rôle. Elle connaît en proportion beaucoup plus de succès aux États-Unis qu’au Canada, notamment parce qu’elle y est assemblée.
On le sait, Acura fait actuellement face à un problème d’image de marque. Une situation qui explique d’ailleurs pourquoi les acheteurs choisissent d’abord le produit, bien avant l’écusson. Il est aussi question d’un certain désintérêt du public face à une marque dont la gamme ne se renouvelle pas à la vitesse souhaitée.
Depuis fort longtemps, la clientèle et les concessionnaires réclament à Acura un VUS d’entrée de gamme, qui aurait pour but de donner la réplique aux Audi Q3 et BMW X1, offerts chez nous depuis une quinzaine d’années. Or, parce que Honda ne souhaitait pas développer un tel produit à partir d’une feuille blanche (question de coûts), les stratèges ont attendu l’arrivée du HR-V de dernière génération pour amorcer le développement de l’ADX. Un modèle qu’Acura promet à ses concessionnaires depuis des années et qui, entre vous et moi, aurait eu tout avantage à débarquer il y a deux ou trois ans.
Est-ce trop tard? Bien sûr que non. D’ailleurs, dans le contexte où Acura réévalue le futur en envisageant de conserver une gamme à essence en parallèle de ses véhicules électriques, ce produit tombe à point.
Un véhicule qui, aux dires de certains concessionnaires, sera considéré comme un sauveur pour 2025, étant donné qu’il s’agit du seul de la marque à être assemblé en dehors des États-Unis, c’est-à-dire au Mexique. Voilà un avantage pour les concessionnaires canadiens, qui risquent d’obtenir un nombre suffisant d’unités tout en évitant le risque des tarifs imposés par le gouvernement Trump.
Ce n’est pas un secret, l’ADX emprunte ses bases au Honda HR-V. Un véhicule qui manque cruellement de personnalité, mais qui connaît néanmoins un bon succès en raison de sa polyvalence et de la tranquillité qu’il procure aux acheteurs. Néanmoins, ces deux arguments ne suffisent pas pour convaincre les acheteurs de produits européens, auxquels on injecte une bonne dose de caractère. Les stratèges d’Acura ont donc mis la main à la pâte, histoire d’ajouter de la passion dans un produit initialement rationnel.
