« Territoires non cédés » : la commissaire sur le racisme systémique interpellée
Radio-Canada
Les chefs des six communautés malécites Wolastoqey au Nouveau-Brunswick demandent à la toute nouvelle commissaire sur le racisme systémique de prendre position contre la directive du gouvernement provincial qui demande de ne pas reconnaître publiquement les « territoires autochtones non cédés ».
Le gouvernement de Blaine Higgs a ordonné la semaine dernière aux employés provinciaux de cesser de faire référence aux territoires autochtones non cédés dans leurs communications et interventions publiques. Le procureur général, Hugh Flemming, a expliqué que cette directive faisait suite à un recours judiciaire intenté l'an dernier par les communautés Wolastoqey, qui revendiquent selon lui la propriété de plus de 60 % du Nouveau-Brunswick.
Le chef de la communauté malécite de Tobique, Ross Perley, a déclaré lundi que la commissaire Manju Varma, chargée de lutter contre le racisme systémique au Nouveau-Brunswick, devrait intervenir pour demander au procureur général de retirer cette directive.
Le chef de la communauté malécite de St. Mary, Allan Polchies, a lui aussi estimé que la commissaire Varma devrait dénoncer le geste flagrant de racisme systémique du gouvernement Higgs. Selon lui, le gouvernement n'aurait jamais consulté les communautés autochtones sur quoi que ce soit depuis un an et demi. Il soutient aussi que le recours devant les tribunaux concerne des droits de propriété, et non une revendication territoriale.
Jointe à Moncton, Mme Varma a soutenu que c'était la première fois qu'elle entendait parler de cette demande, même si elle a pris connaissance de l'affaire dans les médias jeudi. Elle a précisé qu'il serait irresponsable de sa part de commenter l'affaire jusqu'à ce qu'elle ait eu la chance de parler avec les chefs autochtones et le gouvernement.
Je ne suis pas une employée du gouvernement provincial, je suis indépendante et mon travail avec [les communautés autochtones] sera indépendant, a-t-elle assuré.
Le président du Syndicat canadien de la fonction publique au Nouveau-Brunswick, qui représente 28 000 employés gouvernementaux, exhorte ses membres à prononcer sans équivoque les termes non cédées, non abandonnées et volées pour décrire les terres sur lesquelles vivent les Néo-Brunswickois.