Une infirmière contrainte de travailler pendant 24 h à Victoriaville
Radio-Canada
Une infirmière de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska de Victoriaville a été contrainte de travailler pendant 24 h d'affilée en début de semaine. Le syndicat monte aux barricades et craint que la situation se reproduise.
L’infirmière Jeanne Dubois avait initialement accepté de travailler pendant 16 h consécutives. Elle ne se doutait pas qu’elle serait ensuite dans l’obligation de rester en poste pendant huit heures supplémentaires en raison d’absences de dernière minute.
Cette situation est jugée inacceptable par son collègue Dave Allard, qui est aussi agent syndical pour le Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec à Victoriaville.
La situation du TSO [temps supplémentaire obligatoire], actuellement, est problématique. Beaucoup de gens rentrent travailler en ayant l’impression d’être pris en otage. Les gens se disaient tout le temps "mon 16 h est fait, c’est correct, je peux m’en aller chez nous." C’est comme si on venait dire après 16 h, on n’est plus sauf, ça pourrait aller jusqu’à 24 h aussi. Ça a créé une vague assez importante chez nos membres, déplore-t-il.
À sa connaissance, c’est la première fois qu’un employé est contraint de travailler au-delà de 16 h.
Il y a eu un mouvement de solidarité de l’équipe de la travailleuse pour dire "il n’y a pas de bon sens ce qui vient d’arriver là." Pour la qualité des soins, c’est dangereux pour les patients. Quand on travaille au-delà de 16 h, les risques d’erreur sont immenses, soutient-il.
Il souligne aussi que ce genre de pratique comporte des risques pour les travailleurs, car ils restent responsables des erreurs qu’ils pourraient commettre.
« Jusqu’à quel point on peut dire qu’on va garder et tenir les gens responsables des pénuries de personnel? Après 16 h travaillées, elle avait déjà fait sa grande part. »
La présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec Nathalie Perron abonde dans le même sens.