Une brigade de l’accessibilité universelle à Laval
Radio-Canada
Une porte d'entrée inaccessible, un espace trop exigu pour laisser passer un fauteuil roulant, une signalisation déroutante, même une lumière trop intense ou du bruit assourdissant peuvent être autant d'obstacles pour les personnes handicapées. Les sites Internet peuvent, eux aussi, poser plusieurs difficultés aux personnes aveugles, par exemple.
Depuis quelques mois, une brigade de quelque 25 personnes handicapées répertorie ces obstacles dans certains lieux publics de Laval, grâce à une nouvelle application mobile.
Nous, on entend toutes sortes d'aberrations, indique Josée Massicotte, chargée de projet au Regroupement des organismes de promotion des personnes handicapées de Laval (ROPPHL), responsable de la Brigade AXECIBLE. Ça nous prenait un endroit pour recenser ça.
L'application mise au point par l'équipe du ROPPHL répertorie une multitude d'obstacles possibles sur le parcours d'une personne handicapée, selon les limitations de l'individu qui l'utilise. Les personnes aveugles et celles en fauteuil roulant, par exemple, évalueront des éléments différents le long de leur parcours.
Depuis l'été 2021, les brigadiers évaluent ainsi divers aspects liés à l'accessibilité dans les lieux publics qu'ils fréquentent au quotidien, par exemple les transports en commun, les hôpitaux, les bibliothèques, etc. Pour le moment, la brigade se concentre toutefois sur les installations qui relèvent de la Ville de Laval ou du gouvernement provincial, qui ont des obligations plus importantes que les lieux privés en matière d'accessibilité universelle.
Les obstacles physiques des lieux ne sont pas les seuls à être évalués. L'accueil et l'aide offerte par les employés font aussi partie du questionnaire, tout comme la signalisation des lieux et les embûches qui peuvent apparaître sur les sites Internet des institutions.
Des rapports sont par la suite acheminés aux gestionnaires des institutions concernées. L'objectif est de communiquer les failles d'accessibilité aux partenaires de manière constructive, explique Josée Massicotte.
« D'arriver devant un partenaire et de lui dire : ça fonctionne pas, on a des plaintes à formuler, des revendications à faire, ce n'est pas une bonne façon. »
Christine Tessier, qui emploie l'application depuis quelques semaines, l'a utilisée pour évaluer un département de l'Hôpital de la Cité-de-la-Santé. Elle a d'abord eu du mal à s'installer dans la salle d'attente avec son fauteuil roulant. Il y a des chaises partout... tu te places où? Et avec la pandémie, il y a aussi des panneaux partout! J'ai dû déplacer une chaise pour m'installer quelque part.