Un premier cimetière de CO2 importé voit le jour en mer du Nord
Radio-Canada
C'est le premier au monde à enfouir du CO2 importé de l'étranger : le Danemark inaugure mercredi un site de stockage de dioxyde de carbone à 1800 mètres sous la mer du Nord, un outil jugé essentiel pour freiner le réchauffement climatique.
Paradoxe : ce cimetière de CO2 est un ex-gisement de pétrole ayant contribué aux émissions. Conduit par le géant allemand de la chimie Ineos et l'énergéticien allemand Wintershall Dea, le projet Greensand devrait permettre de stocker vers 2030 jusqu'à 8 millions de tonnes de CO2 par an, l'équivalent de 1,5 % des émissions françaises.
En phase pilote, il est inauguré ce mercredi à Esbjerg (sud-ouest) par le prince héritier Frederik.
Encore balbutiant et très coûteux, le captage et stockage de carbone (CCS) consiste à capturer puis emprisonner le CO2, principal responsable du réchauffement planétaire.
Plus de 200 projets sont actuellement opérationnels ou en développement dans le monde.
Particularité de Greensand: contrairement aux sites déjà existants qui séquestrent le CO2 d'installations industrielles voisines, il fait venir le carbone de loin.
Acheminé par mer vers la plateforme Nini West, à la lisière des eaux norvégiennes, le gaz est transféré dans un réservoir à 1,8 km de profondeur.
Pour les autorités danoises, qui visent la neutralité carbone dès 2045, c'est un instrument indispensable dans notre boîte à outils climatique.
Comme notre sous-sol contient un potentiel de stockage bien plus important que nos propres émissions, nous sommes en mesure de stocker également le carbone provenant d'autres pays, se félicite auprès de l'AFP le ministre du Climat et de l'Énergie, Lars Aagaard.