Tramway : quand la transparence nuit à la bonne collaboration
Radio-Canada
Le maire Marchand ne veut plus faire de compromis pour le projet de tramway, au risque de se mettre à dos certains partenaires à qui il avait promis une meilleure coopération.
La dernière semaine aura permis de découvrir un maire de Québec plus combatif dans le dossier du tramway. Questionné en début de semaine sur son attitude conciliante à l'égard du gouvernement de la CAQ, il avait répondu avoir le bon ton au bon moment. Rattrapé par les derniers événements, il a dû corriger le tir.
La CAQ promet maintenant de donner à la Ville de Québec les autorisations nécessaires pour le tramway si le maire s'engage à respecter certaines conditions. La réponse de Bruno Marchand ne pouvait être plus clair : On ne veut pas de condition, a-t-il prévenu, mardi, après que le gouvernement lui ait demandé de retirer du projet l'aménagement d'une rue partagée sur le boulevard René-Lévesque.
Le maire de Québec a dit les choses comme il les pense. Il a entre autres accusé la CAQ de trouver des prétextes pour retarder le projet et de nuire volontairement à l'acceptabilité sociale du tramway.
Pour ne pas avoir à prendre toute la chaleur du débat, le maire Marchand a joué la carte de l'accroc à la démocratie municipale. Il reproche à la CAQ de ne pas respecter l'autonomie des villes. Son enjeu devient celui de toutes les municipalités du Québec. Dans l'aventure, il a réussi à rallier à sa cause la mairesse de Montréal.
Quand les deux plus grandes villes du Québec se dressent devant le gouvernement du Québec, il y a un rapport de force qui peut s'établir. Une formule gagnante qu'avait bien compris avant lui, Régis Labeaume. Pour tenir tête au gouvernement, dont celui du Parti québécois, il a formé à quelques occasions, des alliances avec l'ancien maire Denis Coderre.
Bruno Marchand peut aussi compter sur l'Union des municipalités du Québec (UMQ).
En martelant que le projet de tramway est d'abord un projet pour les citoyens de Québec, Bruno Marchand crée aussi du mécontentement. Certains maires de la Rive-Sud se demandent maintenant si le maire de Québec n'est pas en train de tourner le dos au fleuve. M. Marchand avait séduit plusieurs d'entre eux en laissant croire par cette image qu'il était investi d'un réel désir d'ouverture et de collaboration.
On reproche au maire de Québec de laisser entendre que les villes de la périphérie font partie du problème de congestion, de pollution et d'étalement urbain.