Taux directeur: les nombreux impacts de la hausse
Le Journal de Montréal
La Banque du Canada a surpris tout le monde hier avec une hausse de 100 points de base de son taux directeur, maintenant à 2,5 %. Le portefeuille des consommateurs va s’en ressentir au cours des prochains mois, et ce, de nombreuses façons. D’abord, ceux qui possèdent une propriété vont voir le loyer de l’argent grimper, parfois rapidement. Ceux qui sont à taux variable voudront peut-être passer à taux fixe. Et ceux qui louent leur voiture vont aussi y goûter.
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Ceux qui sont déjà à taux fixe peuvent passer à la question suivante. Pour les autres, il vous reste un paiement hypothécaire à votre taux actuel, celui du 1er août. Car chaque fois que la Banque du Canada hausse son taux directeur, ça prend quatre semaines avant que le nouveau taux des banques entre en vigueur, explique le courtier hypothécaire Luigi Iafrancesco, de la Banque Nationale.
Il n’y a pas que votre maison, votre condo ou votre plex qui va bientôt vous coûter plus cher. Votre voiture est dans le même bateau, surtout si vous la louez sur une période de 48 ou 60 mois. On a connu beaucoup de taux à 2 % ou 3 % ces dernières années, mais les nouveaux sont pas mal plus prononcés : on parle de 8 % ou 9 % pour des véhicules à essence tout ce qu’il y a de plus standard.
Taux fixe ou taux variable, c’est la grande question du jour. Déjà, hier, la Banque Royale a informé ses clients que son préférentiel passe aujourd’hui même de 3,70 % à 4,70 %. Pour le courtier hypothécaire de la Nationale, si les taux fixes ne montent pas plus haut que 5 %, ça vaut la peine de le considérer. « Mais à 6 %, ça ne vaut peut-être pas la peine de prendre un taux fixe, du moins pas encore », conseille Luigi Iafrancesco.
Six mois. C’est souvent le temps entre le défaut de paiement et le moment où la banque peut en prendre possession. « Ça commence avec une mise en demeure de la banque, qui donne 30 jours. Après, c’est un préavis d’exercice d’un droit hypothécaire », résume Pierre Fortin, président de Jean Fortin et Associés. Pour l’instant cependant, rien n’annonce une vague de reprises. Les préavis de 60 jours sont en baisse de 5 %, selon iTerram, et les ventes avec reprise ont même chuté de 37 % l’an dernier, selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec.