Surmortalité : les colonies d’abeilles en péril
Radio-Canada
Les colonies d'abeilles meurent dans la région, comme ailleurs au Québec. On constate une surmortalité très élevée chez les abeilles domestiques cette année. Les pertes sont substantielles pour plusieurs apiculteurs, de 60 % à 85 % de leur cheptel.
Plusieurs facteurs seraient responsables de cette hécatombe, selon le propriétaire de la ferme La Butineuse. André Leblanc montre du doigt, entre autres, le parasite varroa qu’il considère responsable de la perte de 15 % de ses abeilles cette année. Ce qui le préoccupe surtout, ce sont les pesticides qui à son avis affectent le système nerveux des abeilles. Elles sont alors désorientées et elles ne sont plus en mesure de regagner la ruche.
« Elles sont en train de nous faire leur adieu les abeilles parce qu’elles meurent. »
C'est un point de vue partagé par un expert en toxicologie environnementale, Maxime Gauthier.
Les abeilles sont exposées à un cocktail de contaminants. Chacun de ces éléments, individuellement, va contribuer globalement à un affaiblissement et éventuellement à la surmortalité hivernale, constate-t-il.
Tellement que la production de miel risque d'être moins grande cette année et les prix pourraient augmenter cet été. Va falloir que les clients s'attendent à avoir une augmentation du prix du miel parce que la production cette année sera beaucoup moins importante que les autres années, prévient Raphaël Fort de Miels 3 Rivières.
Les apiculteurs tentent de sauver la donne en divisant leur ruche en deux pour reconstituer leur colonie. On essaie de faire un maximum de miel, mais c’est un guess. L’autre solution c’est qu’on divise les ruches qui nous restent et on fait beaucoup moins de miel, propose Raphaël Lefort.
L’opération est difficile parce qu’il est presque impossible de se procurer des abeilles sur le marché cette année.
À la maison, si les gens veulent faire leur part, les spécialistes recommandent d’éviter de tondre abusivement la pelouse en mai et juin pour laisser fleurir les pissenlits. C'est une bonne source de nourriture pour les abeilles et une façon de les aider à survivre.