Sauver l’âme des quartiers chinois, de Vancouver à Montréal
Radio-Canada
Insalubrité, problème d’itinérance, fermeture de commerces, stigmatisation : les défis sont réels pour le quartier chinois de Vancouver. La lutte pour le garder en vie ressemble à celle que mènent d'autres Chinatowns en Amérique du Nord. Un restaurateur et une documentariste évoquent des solutions pour revitaliser ces quartiers, de Vancouver à Montréal.
À Vancouver, selon William Liu, propriétaire de deuxième génération du restaurant de dumplings, Kam Wai Dim Sum, les promesses politiques actuelles sont insuffisantes pour revitaliser le quartier, une réalité observée dans l’ensemble des quartiers chinois au pays.
Comme restaurateur, c’est dans son quotidien que le jeune entrepreneur milite pour la survie du quartier chinois. Il a laissé de côté une prometteuse carrière de chanteur d’opéra aux États-Unis pour reprendre l’entreprise familiale.
Les aînés du quartier visitent le restaurant depuis près de trente ans. Nous n’allons pas les laisser tomber, affirme William Liu.
L’entreprise garde aussi ses prix bas pour s’assurer que les quelque 15 000 dumplings façonnés chaque jour puissent nourrir la communauté marginalisée et défavorisée du quartier Downtown Eastside de Vancouver.
La revitalisation fait partie des promesses du nouveau maire de Vancouver, Ken Sim, qui a entre autres annoncé cette semaine près d’un million de dollars principalement pour nettoyer le quartier et effacer les graffitis.
Si William Liu note les efforts des décideurs politiques pour améliorer la propreté du quartier, il juge aussi qu’il s’agit d’une solution cosmétique qui ne permettra pas de le sauver. Tant qu’il n’y aura pas de toilettes publiques accessibles en tout temps, les personnes sans abri continueront d’utiliser la rue et les ruelles pour faire leurs besoins, affirme-t-il.
Il croit aussi qu’il faut davantage de logements abordables et de sites d’injections supervisés pour attaquer de front les problématiques qui touchent le quotidien de ceux qui vivent dans le quartier.
Pour l’entrepreneur, la vitalité passe aussi par les commerçants qui ont pignon sur rue depuis des décennies et qui sont l’âme de Chinatown. Il cite en exemple le Dollar Meat Store, une des plus vieilles boucheries où les aînés amènent leurs enfants et petits-enfants.
