Perpétuer l’art du tatouage traditionnel presque effacé par la colonisation
Radio-Canada
Si vous allumez la télévision à Aotearoa (le nom de la Nouvelle-Zélande en langue maorie), vous verrez probablement à l’écran plus de personnes qui affichent des symboles maoris sur leur peau que jamais auparavant.
En décembre dernier, la journaliste Oriini Kaipara est devenue la première femme maorie à présenter le téléjournal à une heure de grande écoute tout en arborant des symboles traditionnels sur le menton.
Ces symboles s'appellent moko kauae.
Quelques mois auparavant, en 2020, la députée néo-zélandaise Nanaia Mahuta était devenue la première femme maorie à être nommée au poste de ministre des Affaires étrangères et, par conséquent, la première femme à afficher un moko kauae sur la scène politique internationale.
Le moko kauae est un tatouage sacré porté traditionnellement par les femmes maories. Il couvre la majeure partie du menton et des lèvres. L'équivalent masculin est le mataora, qui peut couvrir la majeure partie du visage.
La visibilité croissante de ces tatouages est la concrétisation d’un rêve pour Julie Paama-Pengelly, activiste et artiste maorie qui a contribué à sa résurgence dans les années 1990.
« Quand nous avons entamé cette période de renaissance, il y a plusieurs années, c'est ce que nous espérions. »
Mais je ne pensais pas que cela se ferait de manière aussi imposante, a-t-elle confié au micro de Rosanna Deerchild, l'animatrice de l'émission de radio Unreserved, sur CBCCanadian Broadcasting Corporation.
Des Maoris de la Nouvelle-Zélande aux Inuit du Canada, les peuples autochtones du monde entier font revivre les tatouages et les motifs traditionnels après que ces symboles et ces pratiques eurent été stigmatisés sous les effets du colonialisme occidental.