Nuit des sans-abri:«Il y a une explosion de l’itinérance à Montréal»
Métro
Pour lancer la 33e Nuit des sans-abri, près de 300 personnes ont marché dans le centre-ville de Montréal, vendredi 21 octobre, pour donner une voix aux personnes en situation d’itinérance (PSI). Partis du square Phillips, ils se sont ensuite rassemblée toute la nuit à la place Émilie-Gamelin. Leur but? «Déconstruire les préjugés dans une ambiance festive et bienveillante» selon le Réseau solidarité itinérance du Québec (RSIQ), qui co-organise l’évènement depuis 2019.
«Il y a une explosion de l’itinérance [à Montréal]. On parle de aussi de plus en plus d’itinérance cachée, quelque chose qui a toujours existé mais il y a eu un gros boom dans les dernières années», fait valoir Annie Archambault, porte-parole de l’évènement cette année.
Paire aidante* auprès de jeunes pour CACTUS Montréal, elle explique que la pandémie, ajoutée à la crise du logement et l’inflation, a aggravé la situation pour de nombreuses personnes, tout en en mettant d’autres en précarité, voire en situation d’itinérance.
Care Montréal faisait partie des organismes présents à la Nuit des sans-abri. Ce dernier est né pendant la pandémie, pour offrir des services qui vont du simple sourire donné à l’hébergement pour les PSI.
«Le plus important est une approche humaine chaleureuse. On travaille avec des sentiments. Juste un bonjour pour quelqu’un qui se fait ignorer toute la journée, ça peut faire une différence», estime Samuel Savoie, coordonateurs des intervenants de rue.
Cette approche humaine se retrouve partout sur la place Émilie-Gamelin. Les personnes en situations d’itinérance peuvent se réchauffer autour du feu, boire un café, parler avec les citoyennes et citoyens présents. Une façon de trouver un peu de chaleur humaine pas toujours au rendez-vous au quotidien.
«On aurait besoin de plus de compréhension, être pris au sérieux, pris en considération. Il y a des préjugés sociaux [sur les itinérants], soit les médias n’en parlent pas assez, soit on montre le pire», regrette Tommy Proulx-Roy proche-aidant* au sein de l’organisme Jeunes+. Ce dernier travaille notamment en prévention, pour éviter que des jeunes se retrouvent en situation d’itinérance.