Nos films québécois préférés de 2021
Le Journal de Montréal
Avec la COVID-19 qui a encore forcé les distributeurs à retarder certaines sorties de films, la cuvée 2021 du cinéma québécois a forcément été moins abondante que prévu. Plusieurs productions québécoises de grande qualité ont tout de même pris l’affiche au cours des derniers mois. Voici nos cinq coups de cœur.
Il fallait avoir de l’ambition pour s’attaquer à une troisième adaptation cinématographique du célèbre roman de Louis Hémon, un classique de la littérature du terroir. Or, le cinéaste Sébastien Pilote (Le vendeur) a réussi son pari haut la main en signant un film somptueux et envoûtant qui séduit tant par ses grandes qualités visuelles que par son rythme lent et hypnotisant. Dans le rôle-titre, la jeune Sara Montpetit se distingue par la pureté et le naturel de son jeu.
Ce foisonnant second long métrage du cinéaste montréalais Ivan Grbovic (Roméo Onze) a été, sans contredit, la plus belle surprise de l’année au cinéma québécois. Choisi pour représenter le Canada dans la course à l’Oscar du meilleur film international, Les oiseaux ivres relate le parcours d’un ancien chauffeur d’un cartel de drogue mexicain qui débarque dans la ferme d’un couple d’agriculteurs québécois dans l’espoir de retrouver son amour perdu. Il en résulte une œuvre sublime empreinte d’un réalisme magique ensorcelant.
Sébastien Ricard livre une des plus belles performances de sa carrière dans ce drame lumineux du cinéaste Benoit Pilon (Ce qu’il faut pour vivre) nous transportant dans un collège de garçons de Charlevoix, à la fin des années 1940. Vibrant hommage aux profs inspirants qui ont influencé notre parcours, Le Club Vinland s’inscrit dans la lignée de plusieurs films du genre comme La société des poètes disparus, Les choristes ou Cinéma Paradiso.
La sortie de ce second long métrage de la réalisatrice Sophie Dupuis (Chien de garde) a été retardée à plusieurs reprises en raison de la pandémie, mais on peut dire que l’attente en aura valu la peine. Suspense psychologique d’une redoutable efficacité, Souterrain nous plonge dans l’univers des mines avec un réalisme percutant. Explorant avec sensibilité des thèmes comme la solidarité masculine et le sentiment de culpabilité, le film est porté par des performances remarquables de Joakim Robillard, Théodore Pellerin et James Hyndman.
Pour son premier long métrage, la réalisatrice Catherine Therrien a osé s’attaquer à des sujets sensibles et c’est tout à son honneur. Alors que le débat sur la liberté universitaire fait rage depuis plusieurs mois, Une révision aborde avec subtilité et intelligence des thèmes brûlants d’actualité comme la rectitude politique, la question identitaire et la culture de l’annulation. Patrice Robitaille offre une solide performance dans la peau d’un professeur de philosophie confronté à un dilemme éthique.