Même en route vers Fermont, la pénurie de main-d’œuvre frappe de plein fouet
Radio-Canada
La pénurie de main-d'œuvre frappe fort sur la route 389 en direction de Fermont. Le Relais Gabriel est l'une des deux seules stations de services qu'on retrouve sur les 560 kilomètres qui séparent Baie-Comeau de Fermont.
La propriétaire, Claire Savard, est presque toujours seule pour opérer la station d'essence, la pourvoirie et le restaurant, qui sont ouverts 24 h sur 24, 7 jours sur 7.
Le plus difficile pour moi, c'est lorsque je suis dans le bain, après une grosse journée de travail et qu'on sonne à la porte! Ça, c'est plus difficile parce que je suis quand même toute mouillée et il faut que je me dépêche puis je dois sortir de là pour répondre aux clients.
En raison des conditions de travail difficiles, Claire Savard a mis en vente tout ce qui vient avec le relais, à la mi-juin. Elle soutient qu'elle aurait souhaité prendre sa retraite un peu plus tôt, mais elle veut attendre la relève avant de quitter les lieux, pour ne pas couper ce service essentiel aux camionneurs et aux voyageurs qui passent par la route 389.
C'est essentiel pour tout le monde, pas que pour les camionneurs. Pour le tourisme [aussi]. Il y a des gens qui ne savent pas où ils vont se prendre de l'essence, explique Claire Savard.
Puisque le Relais Gabriel se trouve à plusieurs centaines de kilomètres d'une ville ou d'une municipalité, le nouveau propriétaire devra venir de loin, mais Claire Savard soutient que quelques personnes ont montré de l'intérêt pour les lieux depuis la mise en vente.
Au bout de la route, le manque de main-d'œuvre n'épargne pas la ville de Fermont.
Il y a maintenant presque deux mois, le directeur général de la coopérative alimentaire Métro, Karim Khimjee, a pris la décision de fermer l'épicerie les mardis, faute de personnel.
La coopérative est la seule épicerie de la ville minière. Il faut changer de province et se déplacer à Labrador City, à 30 km de Fermont, pour trouver l'autre épicerie la plus proche.