Logements locatifs : taux d’inoccupation le plus faible en plus de 20 ans au Canada
Radio-Canada
Le taux d’inoccupation des logements locatifs est passé de 3,1 % à 1,9 % l’an dernier au pays, selon le plus récent rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). C’est le plus bas niveau d'inoccupation enregistré depuis 2001. Le taux d’inoccupation moyen pour la période allant de 1990 à 2021 était de 3,2 %.
La demande a été si prononcée que la forte croissance de l’offre de logements entre octobre 2021 et octobre 2022 (+2,6 %) – la hausse la plus élevée depuis 2013 – n’a pas suffi à conserver la tendance plutôt stable des deux dernières années.
La SCHL identifie trois facteurs qui ont stimulé la demande : la hausse de la migration nette, le retour des étudiants sur les campus et la croissance des taux hypothécaires, laquelle a fait grimper le coût d’accession à la propriété.
C’est à Toronto qu’on a enregistré la baisse la plus forte du taux d’inoccupation, qui est passé de 4,4 % en 2021 à 1,7 % en 2022.
Selon l’analyse de la SCHL, la réouverture d’entreprises et la reprise de l’emploi chez les jeunes – qui sont les plus nombreux à louer leur habitation – de même que la hausse des cibles d’immigration ont fait bondir la demande de logements locatifs. Selon les dernières estimations de Statistique Canada pour l’année 2021–2022, le niveau de l’immigration internationale dans la province a atteint un sommet depuis 50 ans.
Sur l’île de Montréal, le taux d'inoccupation a chuté de 1,4 % en un an pour atteindre 2,3 % en octobre 2022 après avoir connu une forte croissance au cours des deux années précédentes. Le solde migratoire de 2022 au Québec n’est pas étranger à la hausse de la grande demande dans la métropole québécoise. Après avoir connu un creux en 2021 (moins de 14 000 personnes), le Québec est presque revenu à son niveau prépandémique en enregistrant un solde migratoire de près de 83 000 personnes en 2022, selon Statistique Canada.
Le taux d’inoccupation le plus bas au pays a été enregistré à Vancouver (0,9 %), mais la baisse y a été moins marquée puisque le taux était déjà de 1,2 % en 2021.
Malgré ce faible taux d’inoccupation, le nombre net d’appartements locatifs a augmenté de 3805 unités (+3,3 %), ce qui en fait la plus forte hausse annuelle enregistrée depuis que les données sont disponibles, en 1990.
Cette augmentation reflète l’arrivée sur le marché de nombreuses mises en chantier des dernières années. Un grand nombre d’achèvements est attendu dans les prochaines années, mais la hausse des coûts de financement pourrait ralentir de futures mises en chantier, selon la SCHL.