Les raisons complexes de la pénurie de main d’oeuvre dans la construction
Radio-Canada
Le secteur de la construction frappe un nouveau mur. Si l'attente pour la livraison de matériel s'améliore, un nouvel obstacle ralentit les affaires : la pénurie de main-d'œuvre. L'Alberta est particulièrement touchée.
À Cochrane, à l'ouest de Calgary, les maisons en chantier poussent comme des champignons, surtout depuis la pandémie.
Martin Laflamme, directeur général de MMKBOV, travaille sur trois projets. Il voudrait en faire beaucoup plus, mais il lui faudrait le double d’employés et embaucher en ce moment, c'est mission impossible.
Cette pénurie de main-d'oeuvre nous empêche d'avoir de plus gros projets. On est obligé de se limiter à de petits projets, des quatre ou cinq unités. Même là, on a toujours du retard, dit-il.
Martin Laflamme doit refuser jusqu'à deux contrats par semaine. Il estime qu'il pourrait facilement doubler son chiffre d'affaires s'il n'avait pas de problèmes à recruter.
Pour finir les projets le plus vite possible, ses équipes travaillent jusqu'à 70 heures par semaine, week-ends inclus.
Dans ce contexte, les bons employés sont précieux. Les salaires sont parfois augmentés et les heures de travail sont adaptables. Quand on en a un, on s’arrange pour le garder, avoue Martin Laflamme.
Julien Lachenal, installateur de revêtements extérieurs, travaille avec l’entreprise MMKBOV depuis trois ans.
C’est avantageux pour les gens comme moi qui sont employés. Si je veux partir pour avoir un meilleur salaire ou si le travail ne me plaît plus, je trouverais facilement du travail. En deux heures, je peux avoir quatre entretiens, explique-t-il.