Les enfants, la ligne rouge à ne pas franchir pour Facebook?
Le Journal de Montréal
WASHINGTON, États-Unis | Aucun scandale n’a jamais vraiment affaibli Facebook, mais certains experts pensent que le géant des réseaux sociaux a peut-être franchi une ligne rouge en ne protégeant pas suffisamment les enfants qui risquent de souffrir à cause de ses plateformes.
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La lanceuse d’alerte Frances Haugen, une ancienne ingénieure de Facebook, a fait fuiter des documents internes qui ont entaché la réputation du groupe, déjà ternie par de nombreuses affaires.
Les plus dévastateurs sont ceux qui montrent que les dirigeants du réseau savaient qu’Instagram pouvait potentiellement empirer la situation d’adolescentes anorexiques ou suicidaires.
«Le sujet des enfants affectés de façon négative par Instagram ou d’autres plateformes peut mettre d’accord les républicains et les démocrates», note Paul Barrett, directeur adjoint du Stern Center for Business and Human Rights de l’université de New York.
Selon lui, les sénateurs des deux camps ont rarement été aussi polis entre eux que lors de l’audition de mardi, quand ils ont reçu la lanceuse d’alerte pour mieux comprendre comment Facebook appréhende ces questions.
Mais pas sûr que ce regain de passion contre la firme californienne ne se traduise en nouvelles lois ou procès.
Au lendemain d’une audition très médiatisée, les mêmes obstacles au changement sont toujours en place: le rythme (lent) des autorités contre celui (rapide) de la Silicon Valley, les divisions des élus quand l’heure du vote survient ou encore les lois existantes.