Les aspirants chefs conservateurs courtisent Toronto et ses banlieues
Radio-Canada
Mardi soir, à l’ombre de la Tour CN à Toronto, près de 1000 sympathisants conservateurs attendent avec impatience l’arrivée de Pierre Poilievre. Le candidat à la direction du Parti conservateur attire une foule bigarrée, aux motivations hétéroclites.
On y trouve des émules de Donald Trump qui veulent que le Canada soit Great Again. Des opposants à la vaccination obligatoire et des gens qui appuient les convois de camionneurs, proliberté et antidictature. Et même certains adeptes de la théorie du complot, qui dénoncent la dominance du Forum économique mondial.
Mais la grande majorité de gens présents craignent surtout la hausse du coût de la vie, dans une région où le prix médian des maisons dépasse le million de dollars. Une angoisse sur laquelle mise Pierre Poilievre, en promettant de favoriser l’accès à la propriété et en abolissant des obstacles administratifs nébuleux.
C’est un message qui séduit ses partisans. Assez pour attendre une heure après le rassemblement afin de prendre une photo avec lui. Si les appuis dans la course à la direction se comptent en égoportraits, Pierre Poilievre a raison de sourire.
Dans une région comme Toronto, qui échappe encore et toujours aux conservateurs, ce genre de rassemblement attise les espoirs des partisans. Je vois des possibilités de percées dans la région de Toronto pour M. Poilievre, affirme Derek Leebosh, vice-président de la firme de sondage Environics.
« Pour un membre conservateur, ça doit être motivant de voir un candidat à la chefferie qui attire tellement de gens. Ça donne l’impression que c’est un gagnant! »
Les choses sont ardues pour les conservateurs dans le Grand Toronto depuis les sept dernières années. Si un candidat à la chefferie démontre qu’il peut y faire des gains, c’est une carte de plus dans son jeu, croit le sondeur.
Mercredi matin, dans un restaurant de Markham, une poignée de journalistes d’origine chinoise attendent l’aspirant chef Jean Charest. L’ambiance est plus intime. Un contraste frappant avec le rassemblement de son adversaire la veille.
Jean Charest courtise ouvertement les communautés culturelles des banlieues torontoises, dont le poids politique est crucial, tant pour la chefferie que pour l’élection générale.