Le nombre de diagnostics de cancer en Alberta a chuté en 2020, selon une étude
Radio-Canada
Une nouvelle étude de l'Université de Calgary montre que le dépistage du cancer a chuté et que des centaines de cas pourraient ne pas avoir été détectés en Alberta pendant les premiers stades de la pandémie de COVID-19.
L'étude se penche sur 10 des types de cancer les plus courants au Canada et couvre une période de trois ans, soit de 2018 à 2020.
Une baisse significative des diagnostics de cancer du sein, de cancer colorectal, de cancer de la prostate, ainsi que de mélanomes a été constatée dans l'étude publiée dans le Journal de l'association médicale canadienne (CMAJ).
La plupart de ces résultats sont probablement liés aux perturbations des programmes de dépistage organisés et des autres activités de diagnostic qui en découlent, explique Darren Brenner, épidémiologiste et auteur principal de l'étude.
Ce dernier indique que les difficultés d'accès aux services de soins primaires et la diminution du nombre de rendez-vous en personne au cours des premières périodes de l'état d'urgence ont possiblement aussi joué un rôle dans cette perturbation du système de santé en Alberta.
L'analyse de l’impact de la pandémie sur le dépistage et le stade d'évolution du cancer au moment du diagnostic, ainsi que la survie de ceux atteints de la maladie en Alberta, a porté sur un total de 42 862 diagnostics.
L'étude publiée lundi estime que l'incidence du cancer du sein a diminué de 33 % durant l'état d'urgence déclaré au début de la pandémie, soit du 16 mars au 16 juin 2020, comparativement aux années 2018 et 2019. Une fois l'état d'urgence levé, les diagnostics mensuels pour ce type de cancer ont augmenté à un taux de 10 % par mois, pour revenir à leurs niveaux habituels en décembre 2020.
Pour le mélanome, le cancer colorectal et le cancer de la prostate, les nouveaux diagnostics ont été respectivement inférieurs de 43 %, 36 % et 36 % pendant l'état d'urgence, comparativement à la période précédant son instauration. Les taux de diagnostics mensuels recensés après l'état d'urgence se sont aussi rétablis progressivement durant les mois suivants.
Les chutes les plus importantes [dans les nouveaux diagnostics] ont été observées dans les cas de cancers à des stades précoces, indique Darren Brenner, épidémiologiste à l'Université de Calgary et auteur de l'étude. Ces données montrent concrètement que le dépistage du cancer permet de détecter les cancers à un stade précoce.