Le ministre Dominic Cardy démissionne avec fracas et s’en prend à Blaine Higgs
Radio-Canada
Coup de tonnerre dans le monde de la politique néo-brunswickoise : le ministre de l'Éducation et du Développement de la petite enfance, Dominic Cardy, claque la porte. Dans une lettre incendiaire, il dénonce du même coup le « mauvais comportement » et la « mauvaise prise de décision » du premier ministre Blaine Higgs.
Dominic Cardy a annoncé jeudi matin sur Twitter qu'il a remis sa démission au premier ministre. Il précise aussi qu’il démissionne de son poste de vice-président du Conseil du Trésor, mais qu'il demeure député de la circonscription de Fredericton-Ouest—Hanwell.
Dans sa lettre envoyée au premier ministre, Dominic Cardy ne cache pas son désaccord avec le premier ministre dans les domaines de l'éducation et de la santé.
Parmi les raisons qui expliquent son départ, le député évoque la pression de Blaine Higgs auprès de son ministère pour abolir l’immersion en français d’ici 2023. Il précise que cette initiative n’est pas incluse dans la plateforme et n’a pas été approuvée par le Cabinet ou le caucus.
Selon Dominic Cardy, une telle décision exercerait une pression énorme sur le système d’éducation et nuirait à l’éducation des élèves anglophones de notre province.
Il ajoute que des changements sérieux au système d'éducation sont nécessaires, mais que ceux-ci exigent de la prudence, pas un boulet de démolition.
Vous ne pouvez pas modifier les échéances de grands systèmes en fonction de votre état émotionnel, sans nuire à la qualité du travail ou au moral de votre équipe. J’ai travaillé sans relâche pour préparer notre système aux changements. Beaucoup sont accomplis, mais certains seront bloqués à cause de votre micro-gestion, écrit-il.
Dominic Cardy est d’avis que la décision de dissoudre les conseils d’administration des deux réseaux de santé de la province sans en informer le Cabinet représente une consolidation constante du pouvoir entre vos mains qui s’est accélérée au cours des 14 derniers mois. Il ajoute que Blaine Higgs aurait sans aucun doute dû consulter le cabinet avant d’abolir une branche élue du gouvernement.
Au passage, il explique au premier ministre qu'il y a une différence entre une démocratie parlementaire et une dictature, soit que les Néo-Brunswickois peuvent s'attendre à ce que les décisions importantes fassent l'objet de discussions avec les personnes élues.