Le départ du député fédéral Kevin Vuong continue d’être réclamé
Radio-Canada
Depuis qu’il a brisé son silence à la mi-novembre sur les ondes d’une radio locale, Kevin Vuong est sorti de l’ombre à la Chambre des communes. Racisme anti-asiatique, pauvreté, tourisme : l'élu indépendant est intervenu sept fois pour parler d’enjeux « chers à ses électeurs ».
Mais le député de Spadina-Fort York, une circonscription fédérale du centre-ville de Toronto, s’est fait plutôt discret sur un autre enjeu qui ne semble pas s’estomper : les appels à sa démission. Dans sa seule entrevue sur le sujet accordée à NewsTalk 1010, où il a été chroniqueur, M. Vuong a dit qu’il avait été naïf de ne pas dévoiler au Parti libéral qu’une accusation d’agression sexuelle avait été portée contre lui en 2019, puis retirée.
Ces allégations avaient fait surface quelques jours seulement avant le scrutin fédéral et mené à son exclusion du parti. Les bulletins de vote n’avaient pu être modifiés à temps, si bien que les gens sont allés voter pour lui en pensant voter pour le candidat libéral, déplore la présidente de l'association libérale de Spadina-Fort York, Julia Metus.
Depuis ses excuses radiophoniques, le député a décliné des demandes d’entrevue répétées de CBC et de Radio-Canada. La grogne sur les réseaux sociaux demeure vive. Ses détracteurs demandent presque quotidiennement à Kevin Vuong de démissionner à l’aide de mots-clics cinglants sur Twitter. Une pétition réclamant sa démission atteint désormais plus de 5200 signatures. L’indignation s'exprime aussi dans les rues de sa circonscription.
Kevin Vuong a trompé les électeurs, lance le résident de longue date Dean Maher, qui dit avoir tenté sans succès d’obtenir de l’aide de son député le mois dernier concernant le dossier d’immigration d’un proche.
Je n’ai jamais reçu de réponse. M. Vuong dit qu’il veut rebâtir les liens de confiance avec nous, mais il nous ignore, dit-il. Questionné par Radio-Canada, le bureau de M. Vuong n'a pas précisé s'il avait répondu ou non à la demande de M. Maher.
Nous n’avons pas de voix à Ottawa, affirme le résident.
Son de cloche similaire de la part de Mathieu Aubin, rencontré quelques rues plus loin. Je ne pense pas qu’il devrait rester là [en poste]. Il devrait y avoir une nouvelle élection, dit-il. Je sais qu'il y a beaucoup de gens ici qui sont fâchés contre lui.
Des électeurs ont porté plainte auprès d’Élections Canada et du commissaire aux élections fédérales au sujet des circonstances qui ont entouré sa victoire, mais leurs plaintes n’ont pas abouti. C'est le cas de Nadia Qureshi. Nous avons l'impression d'être dans une impasse. Personne ne nous écoute. Notre député nous ignore, dit-elle.