La visite du pape en Alberta amène son lot de déceptions et de critiques
Radio-Canada
Même si le pape François a réitéré des excuses à Maskwacis lundi, la visite du souverain pontife a laissé l'impression qu'elle est inachevée à plusieurs représentants autochtones. Certains dénoncent « des occasions manquées ».
Parmi eux, la présidente du Ralliement national des Métis, Cassidy Caron. Nous avions des centaines de Métis survivants des pensionnats pour Autochtones qui sont venus au lac Ste. Anne dans l’espoir que le pape François s’excuse ou, du moins, qu’il reconnaisse les torts que les pensionnats ont causés à nos familles et nos communautés. Mais ces mots n’ont pas été prononcés, a-t-elle déploré.
Dans ses homélies au stade du Commonwealth et au lac Ste. Anne, le pape François n’a pas répété la demande de pardon qu’il avait prononcée à Maskwacis, des excuses qui avaient déjà été critiquées par certains.
Le chef de l’Église catholique a plutôt évoqué le besoin de guérison de son institution pour éviter la tentation de nous enfermer sur nous-mêmes, de choisir la défense de l’institution plutôt que la recherche de la vérité.
Cassidy Caron espère que le souverain pontife rectifiera la situation au Québec et approfondira ses excuses, mais cela ne sera pas suffisant pour compenser l’absence de ces mots au lac Ste. Anne.
« Mon coeur se brise [pour ces survivants]. J’espère que les excuses au Vatican et à Maskwacis leur apporteront quand même un peu de réconfort dans leur chemin de guérison. »
À ses côtés, Natan Obed, le président d’Inuit Tapiriit Kanatami, considère l'absence de répétition des excuses comme une occasion manquée de la part du pape. Les excuses du pape ont été un bon début, mais il faut de la continuité, a-t-il dit, ajoutant que cette demande avait été formulée lors de la planification de la visite.
Le pape lui a même indiqué qu’il s’agissait d’un pèlerinage de pénitence. Pour que cela soit vrai, il faut entendre ces excuses à chaque étape du voyage.
Le chef régional de l’Assemblée des Premières Nations Gerald Antoine a lui aussi évoqué un manque lors de cette visite. Selon lui, l’Église a fait un pas en avant à Maskwacis, puis un pas en arrière la journée d’après.