La vie quotidienne vire au cauchemar pour les Haïtiens, impuissants face aux gangs
Le Journal de Montréal
Désabusés face au chaos politique qui prévaut depuis des mois, les Haïtiens sont, depuis le début de la semaine, confrontés à une dégradation effrénée de leurs conditions de vie à cause des gangs qui contrôlent les accès aux terminaux pétroliers.
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«On est en mode rationnement de l'eau chez moi», témoigne paniquée Daphné Bourgoin, 42 ans. «Et pour mes enfants qui ont leurs cours en ligne, jusqu'à quand l'internet va tenir?», s'interroge la chef d'une entreprise textile contrainte à la fermeture depuis lundi.
Le pays de la Caraïbe n'a jamais produit suffisamment de courant électrique pour répondre aux besoins de l'ensemble de sa population et, dans les quartiers les mieux lotis de la capitale Port-au-Prince, la compagnie publique Électricité d'Haïti n'assure une fourniture au maximum que quelques heures par jour.
Ceux qui le peuvent se sont dotés en générateurs: des équipements coûteux aujourd'hui inutiles face à la grave pénurie de carburant provoquée par les bandes armées.
Le manque de diesel empêche également les entreprises privées d'assurer la livraison d'eau par camion.
Car, comme pour l'électricité, les habitants se sont construits à domicile des systèmes autonomes, le réseau public de canalisations ne couvrant pas l'ensemble de l'aire métropolitaine.
Ne bénéficiant d'aucun ravitaillement privilégié, les structures hospitalières sont contraintes de réduire drastiquement leurs activités.