La version allemande d’À l’Ouest, rien de nouveau se démarque à l’approche des Oscars
Radio-Canada
Lorsque la nouvelle adaptation d'À l'Ouest, rien de nouveau, roman pacifiste sur l'horreur de la Première Guerre mondiale, est sortie sur les écrans en septembre, rien ne suggérait que ce film en allemand allait devenir un sérieux concurrent aux Oscars.
Ce long métrage produit par Netflix devait surmonter la barrière du sous-titrage auprès du public international, et il embrasse un fatalisme aux antipodes de l'héroïsme glorieux des films de guerre américains.
Son réalisateur Edward Berger ne cache donc pas son étonnement de voir sa création en lice pour neuf Oscars, dont le plus prestigieux, celui du meilleur film. Une première pour un long métrage en langue allemande.
Avons-nous été surpris? Bien sûr, confie-t-il à l'AFP. On ne peut pas compter sur ce genre de choses.
D'autant que Netflix disposait cette année d'une armada fournie pour concourir aux Oscars, dont la fresque historique latino-américaine Bardo ou l'inspiré film de détective Glass Onion : une histoire à couteaux tirés.
Mais c'est finalement À l'Ouest, rien de nouveau, troisième adaptation à l'écran du roman éponyme de l'Allemand Erich Maria Remarque, qui a émergé des tranchées pour s'imposer comme favori.
Le film détaille la cruelle désillusion de jeunes soldats exaltés par le nationalisme allemand, confrontés sur le front français aux atrocités de la grande boucherie de 14-18.
Nous voulions faire un film très allemand, mais nous ne le faisons pas pour le pays, explique M. Berger. Je ne suis pas un patriote.
Tourner dans la langue originale du livre était une évidence, pour le réalisateur. Cela permet d'avoir une certaine authenticité et de donner un aperçu plus profond de la honte, la responsabilité et la culpabilité ressentie par une bonne partie de la population allemande après les deux conflits mondiaux du XXe siècle.