La Corée du Nord en pleine escalade, Biden calme le jeu
Le Journal de Montréal
Barack Obama, lors de son seul entretien avec Donald Trump, avait prévenu ce dernier que la Corée du Nord risquait d’être son problème le plus pressant; le tempétueux milliardaire républicain a ensuite alterné les menaces et les flatteries à l'endroit du jeune dirigeant Kim Jong-un. Quatre ans plus tard, Joe Biden a plutôt choisi de jouer la carte de la patience.
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L’administration du démocrate répète qu’elle est ouverte à une reprise des discussions sans condition préalable, mais elle ne semble pas prête à aider concrètement Pyongyang, qui réclame la fin des vastes sanctions économiques à son encontre.
La Corée du Nord «reste une question prioritaire» pour Joe Biden, explique Jenny Town, chercheuse au Stimson Center, «mais elle constitue aussi un dossier plutôt insoluble».
S’il faisait preuve de diplomatie plus active, Joe Biden risquerait qu’on lui reproche de récompenser un «mauvais comportement», d’aller trop loin ou, au contraire, pas assez loin, selon elle.
«L’administration n’est probablement pas prête à dépenser beaucoup de son bénéfice politique sur cette question, surtout après l’Afghanistan», estime Jenny Town.
Après les trois rencontres entre Donald Trump et Kim Jong-un, qui n’ont donné lieu qu’à des promesses restées sans suite, le dirigeant nord-coréen «veut tout sauf un nouvel échec diplomatique retentissant, à un moment où il est aux prises avec des difficultés économiques liées à la COVID-19», ajoute-t-elle.
Efforts
La posture adoptée par Joe Biden, dévoilée en avril au terme d’une revue de la politique américaine à l’égard de Pyongyang, semblait différente de la posture spectaculaire de Donald Trump, et elle s'écartait aussi de la «patience stratégique» de Barack Obama, qui consistait à attendre indéfiniment que le régime nord-coréen cède le premier.