L’armée canadienne n’a pas la capacité de diriger une force sécuritaire en Haïti
Radio-Canada
Le chef d'état-major de la Défense, le général Wayne Eyre, s'est dit préoccupé par le fait que les forces armées de son pays, déjà mobilisées pour le soutien de l'Ukraine et de l'OTAN, n'ont pas la capacité de mener une éventuelle mission de sécurité en Haïti.
Le gouvernement haïtien et les Nations unies ont déjà lancé un appel pour la mise en place d’une force internationale pour appuyer les forces de l’ordre en Haïti dans leur lutte contre les gangs armés qui contrôlent certaines régions du pays.
Les États-Unis ont demandé au Canada de prendre les commandes d’une telle intervention. Ottawa s’est déjà dit prudent face à cette stratégie, et privilégie une solution par et pour les Haïtiens.
Début février, un avion CP-140 Aurora a survolé la capitale Port-au-Prince pour recueillir des informations sur les activités des groupes criminels. Depuis octobre 2022, le Canada a aussi envoyé plusieurs véhicules blindés commandés par Haïti pour mieux équiper la police nationale.
Ma préoccupation est notre capacité alors que nous reconstruisons, alors que nous passons au niveau de la brigade en Lettonie, a déclaré mercredi le plus haut officier militaire du Canada à Reuters dans son bureau à Ottawa. Il y a tellement de choses à faire. [...] Ce serait difficile.
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le Canada a dépensé plus d’un milliard de dollars en assistance militaire.
Le Canada a aussi déployé environ 700 soldats en Lettonie, à la tête d'un groupement tactique de l'OTAN conçu pour aider à défendre l'Europe de l'Est en cas d'attaques russes. Le groupement tactique est toutefois sur le point de s'agrandir et le Canada a promis de fournir certaines nouvelles armes. Il s'agit notamment de systèmes antichars, antiaériens et antidrones, dont l'Armée canadienne est actuellement dépourvue.
Les forces armées canadiennes ont du mal à recruter et les dons à l'Ukraine ont réduit certains stocks militaires, a déclaré le général Eyre.
Haïti est englué depuis des années dans une profonde crise économique, sécuritaire et politique. L'assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021 a aggravé la situation.