Iran : 35 morts dans la répression de manifestations, plus de 700 interpellations
Radio-Canada
Au moins 35 personnes ont été tuées en Iran et plus de 700 interpellées après 8 nuits consécutives de manifestations déclenchées par la mort d'une jeune Kurde arrêtée par la police des mœurs pour avoir porté le voile de manière « inappropriée ».
La télévision d'État a annoncé vendredi soir que le nombre de personnes décédées lors des récentes émeutes dans le pays est passé à 35 personnes, contre 17 selon un précédent bilan, a rapporté samedi l'agence de presse Borna News.
Mais le bilan risque d'être bien plus lourd, l'ONG d'opposition Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, faisant état vendredi d'au moins 50 morts dans la répression par les forces de sécurité des manifestations.
Dans plusieurs villes d'Iran – un pays qui compte plus de 80 millions d'habitants à 90 % chiites – des manifestants ont affronté les forces de sécurité, incendié des véhicules de police et scandé des slogans hostiles au pouvoir, selon des médias et des militants.
Des centaines de manifestants ont été appréhendés. Dans le nord du pays, le chef de la police de la province de Guilan a annoncé l'arrestation de 739 émeutiers parmi lesquels 60 femmes, selon l'agence Tasnim.
De son côté, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), organisme de surveillance des médias basé aux États-Unis, a indiqué que 11 journalistes avaient été arrêtés en Iran depuis lundi.
Mahsa Amini, âgée 22 ans, a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour port de vêtements inappropriés par la police chargée de faire respecter le strict code vestimentaire de la République islamique, et elle est décédée trois jours plus tard à l'hôpital. Sa mort a déclenché des manifestations nocturnes dans les principales villes d'Iran, notamment la capitale, Téhéran.
En Iran, les femmes doivent se couvrir les cheveux et n'ont pas le droit de porter des vêtements courts ou serrés, ou des jeans troués.
Vendredi soir, le ministre de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, a de nouveau affirmé que Mahsa Amini n'avait pas été battue par les forces de l'ordre.