
Intelligence artificielle: il partage ses machines avec ses compétiteurs, et ça rapporte gros
Le Journal de Montréal
Une PME du Centre-du-Québec a décidé de partager ses machines de fabrication avec ses compétiteurs après avoir compris avec l’intelligence artificielle qu’elle allait s’enrichir en travaillant avec les autres plutôt que contre les autres.
«Un des enjeux, c’est que les entreprises acceptent de partager ces données-là, mais une fois qu’elles voient ce que ça peut leur rapporter, on obtient leur collaboration», explique au Journal Joaquim Blanchette, PDG et propriétaire d’Hydrexcel, à Bécancour.
En résumé, les entreprises de son coin ont amassé des données sur leurs activités en remplissant des questionnaires: forces, spécialités, machineries, etc.
Ces données ont ensuite été colligées par le professeur d’économie Frédéric Laurin de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et Créneau Québec.
Par après, la PME Hydrexcel a pu voir quelles sont les machineries sous-utilisées «pour pouvoir se prêter du temps de machine» pour de juteux contrats.
«Par exemple, ma spécialité, c’est la fabrication de machines, mais lorsqu’il y a des conduits, je sais que je suis un peu moins compétitif, mais mon voisin, lui, il l’est», illustre Joaquim Blanchette.
D’après Benoit Cormier, président du Centre de Valorisation des Données Manufacturières (CVDM), l’avenir passe par des ateliers de maillage.
«L’erreur, c’est que les entreprises veulent tout faire. Il faut que les PME s’imbriquent, se spécialisent et s’entraident», observe-t-il.
«On a des entreprises qui ont été vendues aux étrangères parce qu’elles n’ont pas su se moderniser», ajoute-t-il.
