Insécurité linguistique : « On me dit que je parle bizarre parce que j’ai un accent »
Radio-Canada
La jeune Koubra Haggar est catégorique : « Je ne veux pas qu'on fasse des petits commentaires par rapport à mon accent ».
La jeune femme, qui habite à Hamilton, a accepté de raconter son expérience sur l'insécurité linguistique.
Le phénomène touche de nombreux francophones et francophiles en milieu minoritaire, pour qui il peut être embarrassant ou gênant de s'exprimer en français pour plusieurs raisons : l'accent, la grammaire, l'étendue du vocabulaire et la pression de ceux qui ne parlent pas français.
On me demande si je viens du Québec ou du Nord de l'Ontario et on n'arrive pas vraiment à croire qu'il y a des gens dans le sud de l'Ontario qui parlent français, observe Koubra Haggar.
« On me dit toujours que je parle drôle ou je parle bizarre parce que j'ai un accent. »
C'est à la fin de ses études à l'école secondaire que la jeune femme de 22 ans prend la décision d'améliorer son français.
J'ai fait un effort conscient de parler français, mais j'ai aussi compris qu'il y a une idée associée avec la manière dont les gens [devraient parler], explique Koubra Haggar.
En étudiant la linguistique, elle apprend qu'il n'y a pas de manière correcte ou parfaite de parler, ce qui lui a permis d'avoir plus confiance en elle.
Elle ajoute que son accent change selon l'environnement dans lequel elle se trouve. Il s'adapte donc aux personnes avec qui elle parle.