Industrie télévisuelle privée en péril: «Gouvernements, CRTC, wake up call!», lance Pierre Karl Péladeau
Le Journal de Montréal
La télévision privée québécoise vit un «moment charnière» et les gouvernements doivent se réveiller avant qu’il ne soit trop tard, les plateformes américaines prenant de plus en plus de terrain au détriment de nos productions locales.
C’est en somme le discours qu’a livré le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, mardi, en marge du lancement de programmation de TVA et d’illico+ et du dévoilement de la campagne de publicité «Fermer notre télé c’est éteindre notre culture».
Parce que notre culture nous différencie en Amérique du Nord, Québecor ne va pas baisser les bras malgré la chute des revenus publicitaires et la chute des abonnements au câble, a affirmé l’homme d’affaires.
M. Péladeau lance donc un énième «wake-up call» au gouvernement fédéral et au CRTC.
«Ils doivent saisir l’urgence», a-t-il clamé, en rappelant que TVA a enregistré des parts de marché de près de 43%, de janvier à juin dernier, sans que cela se reflète dans les résultats de Groupe TVA. Malgré tout, l’entreprise investira encore une fois 400 millions $ dans ses différentes productions.
«On a tous une responsabilité collective de protéger notre télé et de faire en sorte qu’elle puisse s’orienter à l’intérieur des nouveaux paramètres technologiques», a dit M. Péladeau devant toute l’industrie venue assister au lancement de programmation.
«Il chiale, il chiale, mais en même temps on fait ce qu’on doit faire pour rencontrer nos responsabilités», a-t-il poursuivi, rappelant au passage que le taux d’abonnement aux câblodistributeurs est passé de 84%, en 2017, à 66%, en 2024. Durant la même période, le taux d’abonnement des services en ligne a progressé de 53% à 77%.
Depuis 2011, les revenus publicitaires de la télévision généraliste au Canada, une industrie employant plus de travailleurs que dans l'aéronautique, ont par ailleurs chuté de 38%.
Les GAFAM – META, YouTube, Microsoft et compagnie – sont «venus gruger de façon importante nos revenus publicitaires», a signalé Pierre Karl Péladeau, qui dénonce les «inégalités réglementaires» entre les télédiffuseurs canadiens et les plateformes étrangères.
