Explosion au port de Beyrouth : le juge à nouveau contraint de suspendre l’enquête
Radio-Canada
Soumis à des pressions croissantes de la classe politique libanaise, le juge chargé de l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth a de nouveau été contraint mardi de suspendre ses investigations, après avoir lancé un mandat d'arrêt à l'encontre d'un député et ex-ministre.
Soutenu essentiellement par les familles des victimes du drame qui a endeuillé en août 2020 la capitale libanaise, Tareq Bitar avait été la cible lundi soir d'une violente attaque verbale du chef du puissant Hezbollah pro-iranien, qui l'a accusé de politiser l'enquête et a demandé son remplacement.
Le magistrat avait déjà dû suspendre son enquête fin septembre, après une plainte déposée contre lui par un député et ex-ministre soupçonné d'implication dans l'explosion qui a fait plus de 200 morts et 6500 blessés, et dévasté des quartiers entiers de Beyrouth.
Il avait repris la semaine dernière son travail après le rejet par une cour d'appel de la plainte du député et d'autres plaintes similaires visant à le dessaisir.
Mardi matin, M. Bitar a lancé un mandat d'arrêt contre un des députés en question et ex-ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, membre du mouvement chiite Amal, allié du Hezbollah, qui ne s'est pas présenté à un interrogatoire et a délégué son avocat.
Mais il a été contraint quelques heures plus tard de suspendre son enquête à la suite de nouvelles plaintes déposées par M. Khalil et un autre député et ex-ministre d'Amal, Ghazi Zaayter, devant la Cour de cassation, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.
Cela a provoqué une suspension de l'enquête et l'arrêt de tous les interrogatoires prévus, en attendant la décision de la cour, a précisé cette source.