Est de Montréal: urgent besoin de résidences pour aînés, affirme un organisme
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Un grand besoin de résidences pour personnes âgées se fait de plus en plus ressentir au Québec, et plus particulièrement dans l’est de Montréal, où la construction de ce type de résidences n’est pas suffisante pour soutenir le vieillissement de la population. Ce besoin est jumelé aux lacunes en matière de choix de résidences, à un moment où plusieurs personnes âgées aux conditions particulières ne trouvent pas d’endroits qui répondent à leurs besoins spécifiques.
«Il y a des listes d’attente qui s’allongent et s’allongent dans les résidences pour personnes âgées (RPA), et le problème, c’est qu’il manque de places», affirme le directeur général de la Société Emmanuel Grégoire et président du CA de l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (ARIHQ), Carl Veilleux. «Les besoins sont à ce point criants dans l’est de Montréal que le CIUSSS achète des espaces ailleurs que dans l’Est pour combler la demande. Pour répondre à la courbe démographique, il faut 3500 nouveaux lits de plus par année. Et, en ce moment, on n’arrive pas à répondre à la demande, et ça se fait sentir à travers tout le réseau.»
La Société Emmanuel Grégoire souhaitait remédier au problème qui affecte l’est de Montréal en acquérant un terrain dans Pointe-aux-Trembles, près de l’école Bellerive, afin d’y bâtir une résidence de soixante places. Mais l’appel d’offres s’est terminé par un non-dépôt pour l’organisme en raison de la hausse des coûts de construction en lien avec les paramètres des appels d’offres imposés par le gouvernement du Québec, limitant les options.
«Nous avions en tête de créer une résidence sur un beau site et bien intégrée dans la communauté, avec des liens dans le quartier et un jardin communautaire. Mais, au fur et à mesure que nos plans évoluaient, la marge de manœuvre rétrécissait jusqu’au point où il est devenu impossible de déposer un projet viable. D’ailleurs, plusieurs autres projets du genre n’ont pas pu voir le jour et on demande, comme association, de revoir les modalités de financement du gouvernement, qui mise actuellement sur la construction de RPA privées et de CHSLD à des prix exorbitants.»
La pénurie de résidences est exacerbée par le peu de diversité qui existe dans les modèles d’affaires, notamment l’absence de ressources intermédiaires, qui, selon M. Veilleux, fait en sorte que plusieurs aînés se retrouvent dans des endroits moins adaptés pour eux.
«Je revendique de beaux projets, pas des boîtes à chaussure hermétiques, identiques et non intégrées dans leurs communautés. Les gens doivent venir dans la ressource et on doit amener les activités à l’intérieur de la ressource. Notre projet était bien à ce niveau. Il faut que le gouvernement revoie ses paramètres pour les appels d’offres afin d’arriver à commencer la construction de résidences dès maintenant, et non pas attendre jusqu’en 2025», clame M. Veilleux en guise de conclusion.
Contacté à ce sujet, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal précise travailler sur divers scénarios pour s’assurer que l’Est ait le nombre de places en ressources intermédiaires nécessaires pour répondre à la demande dans un délai raisonnable. Le CIUSSS ajoute qu’aucun nouvel appel d’offres n’a été publié depuis.