EN IMAGES | «Nous sommes en vie, c'est une bonne journée», témoigne une Ukrainienne
Le Journal de Montréal
11 rue des Partisans, dans le quartier «Rouge» de Konstantinovka, une bourgade de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine. Une maison à moitié détruite, un profond cratère, le spectacle de désolation habituel. C'est la troisième fois que le quartier est frappé en quatre jours.
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Des ouvriers s'affairent à pomper l'eau qui remplit le cratère, d'une dizaine de mètres de diamètre, causé par la roquette qui s'est abattue vers 05h00 du matin samedi. Une canalisation d'eau a été touchée.
Des dizaines d'habitants du quartier contemplent le spectacle, les yeux las. Routine lugubre de la guerre. Une femme s'approche, met sa main devant sa bouche devant le triste spectacle, et s'éloigne sans mot dire.
Mais Olga Dekanenko, elle, sourit presque. «Nous sommes en vie, c'est une bonne journée», dit cette femme de 67 ans, en déambulant, s'appuyant sur sa canne, dans les ruines de sa maison. «La maison où sont nés mes deux enfants», explique-t-elle fièrement en ramassant dans les gravats des photos de famille.
Dans le jardin sens dessus dessous, son chien, encore sous le choc, ferme obstinément les yeux et respire à peine.
Olga n'a même pas souvenir de ce qui s'est passé à l'aube. Sa petite chambre ravagée donne sur le jardin où est tombée la roquette, elle s'est retrouvée au pied de son lit, sous des couvertures, des oreillers, des pierres.