Empoisonnée, une militante russe raconte son calvaire
Le Journal de Montréal
Natalia Arno a du mal à se tenir debout, immobile, pendant trop longtemps. Son côté droit s'engourdit, tout comme son dos ou son visage, depuis cinq mois qu'elle a été empoisonnée, comme tant d'autres militants et opposants russes.
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La présidente de l'ONG Free Russia foundation, 47 ans, se trouve à Prague début mai quand le sinistre évènement se produit.
«La porte de ma chambre d'hôtel était entrouverte», raconte-t-elle à l'AFP depuis Paris. À l'intérieur régnait «une odeur désagréable».
La militante cherche d'abord, en vain, des micros espions, se moquant d'elle-même face à des inquiétudes qu'elle juge infondées. Vers 5 heures du matin, elle se réveille pourtant avec de forts maux de bouche. Elle décide de rentrer aux États-Unis, où elle réside, pour consulter son dentiste.
Mais durant le vol retour, au-dessus de l'Atlantique, «j'ai commencé à ressentir de la douleur partout: dans les aisselles, la poitrine, les oreilles, les yeux, les jambes», se souvient-elle. «C'était comme si tous mes organes me lâchaient les uns après les autres.»
Des tests permettent de déterminer que Natalia Arno a été «exposée à une toxine nerveuse, ce qui ne peut s'être produit naturellement», dit-elle. «Mes nerfs ont été brûlés. Peut-être qu'ils se régénèreront d'ici un an», espère la militante, le regard déterminé.