Des projets pilotes d’immigration sans candidats
Radio-Canada
« Attirer et retenir la main-d'œuvre ». Telle était l’ambition avouée du gouvernement Legault en vantant, à plusieurs reprises (Nouvelle fenêtre), la création de trois « programmes pilotes » d’immigration permanente pour « répondre aux besoins » de l’économie québécoise.
Ces projets visent les préposés aux bénéficiaires, les travailleurs de la transformation alimentaire et les experts du secteur de l’intelligence artificielle. Quelque 550 personnes pouvaient être sélectionnées, annuellement, dans chaque programme, soit 1650 immigrants au total.
Mais dans les faits, quelques mois après l’entrée en vigueur de ces programmes, au tout début du printemps, l’objectif semble loin d’être atteint.
Le nombre de personnes sélectionnées par Québec se compte quasiment sur les doigts de la main, selon une information obtenue par la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.
Nombre de candidats sélectionnés (au 3 novembre) :
À peine 13 candidats ont obtenu leur certificat de sélection du Québec (CSQ). Ce sésame permet de recevoir, par la suite, la résidence permanente.
Ce nombre représente moins de 1 % du quota annuel évoqué par le gouvernement Legault, qui prévoit même de revoir cette jauge à la hausse l’an prochain.
Annoncés par trois fois, en mai (Nouvelle fenêtre) et en octobre (Nouvelle fenêtre) 2020, puis en mars 2021 (Nouvelle fenêtre), par les ministres Simon Jolin-Barrette et Nadine Girault, ces programmes avaient rapidement été critiqués par plusieurs experts, qui déploraient les conditions d'admissibilité.
Une expérience de travail d’au moins un an, au Québec, est par exemple exigée dans le programme réservé aux préposés aux bénéficiaires, et de deux ans dans celui visant la transformation alimentaire. Une bonne connaissance du français est aussi indispensable, hormis dans une partie du projet visant les travailleurs de l’intelligence artificielle.