Des incitatifs proposés aux taxis pour augmenter l’offre de taxis accessibles
Radio-Canada
Les conseillers municipaux d'Ottawa sont invités, cette semaine, à approuver de nouveaux incitatifs financiers pour les chauffeurs de taxi afin d'augmenter le nombre de taxis accessibles desservant la ville.
Selon un nouveau rapport de la Ville, sur les 191 véhicules entièrement accessibles aux fauteuils roulants qui pourraient être en service, seuls 80 environ le sont véritablement. Et sur ces 80 véhicules, environ 20 relèvent du système Para Transpo, qui ne prend en charge que les trajets réservés à l'avance.
Les niveaux actuels sont donc insuffisants, estime Jerry Fiori, ancien président de la Coalition des personnes handicapées d'Ottawa. Les taxis desservent actuellement les itinéraires les plus rentables. Il arrive donc souvent qu'ils ne soient pas disponibles pour les personnes handicapées, explique-t-il.
Le syndicat représentant les chauffeurs de taxi d'Ottawa, quant à lui, affirme que la faible disponibilité des taxis accessibles est due en partie au coût plus élevé de leur exploitation, ce qui est difficile à accepter pour les chauffeurs, alors que les sociétés de covoiturage ne sont pas soumises à la même obligation de servir les personnes handicapées.
Pour mettre un taxi accessible sur la route, il faut compter 80 000 dollars, souligne Amrik Singh, président de la section locale 1688 d'Unifor. Selon la Ville, le coût pourrait être encore plus élevé, allant jusqu'à 100 000 dollars pour un véhicule neuf.
Afin d'uniformiser les règles du jeu et d'augmenter le nombre de taxis accessibles en activité, la Ville envisage de mettre en place un certain nombre de nouvelles mesures incitatives pour les chauffeurs de taxi au cours des trois prochaines années.
Chaque détenteur de licence de taxi accessible ou propriétaire de véhicule recevrait un total de 15 000 dollars au cours de cette période pour l'aider à payer les frais d'adaptation. Une somme supplémentaire de 2000 dollars par an pourrait être versée si les chauffeurs répondent à certains critères, notamment être disponibles 50 heures par semaine et accepter toutes les demandes de trajets accessibles aux fauteuils roulants, selon le rapport de la Ville.
M. Fiori soutient ces incitatifs, même si l'une d'entre elles le fait hésiter, à savoir le souhait de la Ville d'autoriser des modèles de véhicules plus vieux - jusqu'à 12 ans maximum - à circuler en tant que taxis accessibles aux fauteuils roulants. Actuellement, les véhicules ne peuvent pas avoir plus de 10 ans, selon la législation.
Si ce projet se concrétise, il faudra vraiment renforcer l'inspection de ces taxis et la réglementation pour s'assurer qu'ils sont correctement entretenus, soutient M. Fiori. Il confie avoir réservé une course pour Para Transpo il y a deux semaines, et qu'un taxi accessible est arrivé à la place. J'ai eu un parcours très cahoteux. La suspension à l'arrière était un peu abîmée. Je ne sais pas exactement quel âge avait le taxi, mais je n'étais pas très à l'aise, relate Jerry Fiori.